Correspondance D’une Rice à l’autre WASHINGTON - Irène MOSALLI

La prochaine représentante des États-Unis aux Nations unies sera une Rice… Susan Rice. La prochaine représentante des États-Unis aux Nations unies sera une Rice… Susan Rice. Elle n’a aucun lien de parenté avec Condi, mais la même détermination à réussir sa carrière. Succédant à l’ambassadeur Zalmay Khalilzad (d’origine afghane), Susan Rice est la première Américaine noire à représenter les États-Unis au Palais de Verre. Réputée pour son franc-parler et pour sa capacité à établir rapidement des connexions politiques, Mme Rice, qui a également le rang de ministre, n’est pas une novice dans ce domaine. Durant la campagne électorale de Barack Obama, elle était sa conseillère pour la Politique étrangère. Auparavant, durant les huit années de l’administration Clinton, la Maison-Blanche et le département d’État avaient eu recours à son expertise sur les dossiers concernant la pauvreté dans le monde, les problèmes posés par les pays démunis et les menaces sécuritaires transnationales. Protégée de Madeleine Albright, alors secrétaire d’État, Susan Rice est devenue, en 1977, la plus jeune secrétaire d’État adjointe. À ce poste, elle a notamment fait preuve d’une grande connaissance d’el-Qaëda et des problèmes de l’Afrique qu’elle a mis à profit, en 1998, quand les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie ont été les cibles d’attaques terroristes. Mme Rice a également critiqué la politique de George W. Bush vis-à-vis du dossier du Darfour. Avec sa nomination, Susan Rice aura néanmoins, selon des sources informées, à répondre devant le Congrès, au moment de sa confirmation, de son rôle en tant que responsable des organisations de force de paix dans la politique « d’indifférence » américaine envers le génocide au Rwanda en 1994. Un événement qui a marqué Mme Rice puisqu’elle a déclaré à la revue The Atlantic Monthly, quelques années après le drame rwandais : « Je me suis juré que si jamais j’étais de nouveau confrontée à une telle crise, je soutiendrai l’option d’une action forte et n’hésiterai pas à m’exposer personnellement, si cela est requis. » Une adepte du multilatéralisme Susan Rice a également été la conseillère du sénateur John Kerry ainsi que chercheuse au Brookings Institute, un think tank spécialisé dans les relations internationales. Elle est connue pour être une adepte du multilatéralisme. Ces deux dernières années, Susan Rice a fait preuve d’une grande loyauté envers Barack Obama et fait partie de son cercle rapproché. En la choisissant, Obama signale l’attention que son administration portera aux relations interétatiques en ces temps de bouleversements mondiaux. Née le 17 novembre 1964 d’un père économiste et d’une mère enseignante, elle a grandi à Washington puis a fait des études d’histoire et de relations internationales à l’Université de Stanford et à New College, Oxford. Elle a reçu le prix Samuel Nelson du Conseil de sécurité nationale pour avoir contribué de façon remarquable à l’établissement des relations pacifiques et coopératives entre pays et à la politique de sécurité américaine favorable à la paix mondiale. Susan Rice est mariée depuis 1992 à l’un des producteurs de la chaîne de télévision américaine ABC News, Ian O. Cameron. Le couple, qui a deux enfants, réside à Washington. Son père lui recommandait toujours de ne faire de la question raciale « ni une excuse ni un avantage ». Cela demeure sa ligne de conduite.