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Actualités - ANALYSE

Analyse Barack Obama peut-il faire du neuf avec des « vieux » ?

Le nouveau président des États-Unis pourrait s’entourer de plusieurs personnalités connues de la politique américaine. Barack Obama, qui a basé sa campagne victorieuse sur le thème du changement, semble penser que c’est avec la « vieille garde » de Washington qu’il sera le mieux entouré pour conduire le pays dans une nouvelle direction. Les analystes estiment que faire appel à des hommes et femmes d’expérience n’est pas une mauvaise chose pour faire face à la crise économique, et les guerres en Irak et en Afghanistan. Mais le sénateur de 47 ans, qui travaille en ce moment à la formation de son administration, devra aussi propulser de nouveaux visages sur le devant de la scène politique s’il veut insuffler du vent frais à Washington. « Il doit apporter du sang neuf dans le processus politique. C’était le fondement de sa campagne. Il ne peut pas parler de changement et nommer ensuite des gens qui ont servi dans d’anciennes administrations », déclare Darrell West, directeur des études sur la gouvernance à la Brookings Institution. « Je ne pense pas que ce soit une mauvaise politique de s’entourer de personnes expérimentées lorsque vous n’avez que quatre ans de politique derrière vous, nuance toutefois M. West. Mais vous ne pouvez pas avoir une administration qui ne compte que des recyclés – cela ne répondrait pas à son mandat de changement. » La vieille garde de l’équipe Obama est apparue dès la première conférence de presse du président élu, vendredi dernier. Trois membres de l’ancienne équipe économique de Clinton sont en effet apparus sur scène : Robert Rubin, Laura Tyson et Robert Reich. Que ce soit pour rassurer l’opinion ou obtenir de précieux conseils, le président élu semble particulièrement décidé à s’entourer de personnes d’expérience dans le secteur économique. Les favoris au poste de secrétaire au Trésor sont l’ancien président de la Réserve fédérale Paul Volcker et un ancien secrétaire au Trésor, Lawrence Summers, deux figures bien connues à Washington. Le responsable de l’équipe de transition d’Obama est John Podesta, ancien secrétaire général de Bill Clinton de 1998 à 2001. La première nomination d’Obama après son élection fut celle de Rahm Emanuel, désigné secrétaire général, un démocrate réputé pour son caractère engagé et fonceur qui fut aussi un proche conseiller du dernier président démocrate. Les républicains ont immédiatement dénoncé ce choix, présentant Emanuel comme l’antithèse de la politique de réconciliation et d’union dont Obama s’était fait le chantre. La liste des hommes politiques d’expérience auxquels Obama envisage de faire appel ne s’arrête pas là. Il pourrait aussi faire confiance à l’actuel secrétaire à la Défense Robert Gates, ancien directeur de la CIA. Pour le poste de secrétaire d’État, deux républicains ont été cités – le sénateur de l’Indiana Richard Lugar et l’ancien sénateur du Nebraska Chuck Hagel. John Kerry, candidat démocrate à la Maison-Blanche en 2004, est aussi évoqué. Le choix de Joe Biden pour le poste de vice-président trahissait déjà chez Obama cette volonté de s’entourer d’hommes rodés aux rouages de Washington, comme pour contrer les critiques sur son propre manque d’expérience. Même Biden semble par ailleurs privilégier les anciennes figures. Hier, il a choisi Ron Klain, un ancien conseiller d’Al Gore, comme chef de cabinet. Avocat à Washington, Klain était déjà le chef de cabinet de Gore lorsque ce dernier était vice-président aux côtés de Bill Clinton. Quelques noms nouveaux à Washington émergent malgré tout. La gouverneure de l’Arizona, Janet Napolitano, pourrait devenir « Attorney General », et la gouverneure du Kansas, Kathleen Sebelius, secrétaire à l’Agriculture.
Le nouveau président des États-Unis pourrait s’entourer de plusieurs personnalités connues de la politique américaine.
Barack Obama, qui a basé sa campagne victorieuse sur le thème du changement, semble penser que c’est avec la « vieille garde » de Washington qu’il sera le mieux entouré pour conduire le pays dans une nouvelle direction. Les analystes estiment que...