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Au Louvre, la modernité en art et musique sous l’œil vif de Pierre Boulez

Pierre Boulez entre au Louvre : le musée brosse jusqu’au 9 février un ambitieux portrait du plus célèbre compositeur et chef d’orchestre français, invité à poser son regard toujours aussi vif sur la modernité en musique mais aussi en arts plastiques. À 83 ans, ce natif de Montbrison (Loire) est en France ce que les Japonais appellent un « trésor national vivant » et l’objet d’hommages récurrents, à la mesure de son apport unique à la vie musicale et intellectuelle depuis les années 1950. L’invitation que lui a lancée le Louvre, la première adressée à un musicien, est d’une importance particulière et se déploie de manière pluridisciplinaire en une exposition, onze concerts, six séances de musique filmée, sans compter une conférence, un débat et un colloque. Le programme « Le Louvre invite Pierre Boulez » s’organise autour de la question de l’inachevé et du fini, une thématique qui est au cœur de la modernité et hante ce compositeur pratiquant lui-même le « work in progress » (œuvre en devenir). Dans les salles d’arts graphiques Mollien (aile Denon), l’exposition « Pierre Boulez. Œuvre : Fragment » rassemble, à la manière d’un cabinet d’estampes feutré, près de 70 dessins et peintures (Ingres, Cézanne, Degas, Delacroix, Kandinsky, Klee, Giacometti, Picasso), partitions (Wagner, Bartok, Varèse) et textes (Mallarmé) des XIXe et XXe siècles choisis par le compositeur lui-même. « Toute la modernité s’est appuyée sur le fragment, alors qu’auparavant on considérait qu’il s’agissait là d’esquisses préparatoires qu’on ne pouvait pas exposer », explique à l’AFP Pierre Boulez devant l’une des Women crayonnées par De Kooning en 1952, représentation du nu féminin où le musicien voit « quelque chose qui n’a pas encore pris forme et est sur le chemin ». Grâce à un prêt exceptionnel de la Bibliothèque nationale de France, le public pourra aussi découvrir les premières esquisses de Stravinsky pour son Sacre du printemps, chef-d’œuvre dont Pierre Boulez, l’un de ses grands interprètes, salue « l’anarchie chronologique de l’invention ». Un « couloir sonore » permettra au visiteur de déambuler d’une salle à l’autre à l’écoute de Sur Incises, œuvre de Pierre Boulez qui illustre bien le propos de l’exposition puisqu’elle est un commentaire sur une pièce antérieure du maître (Incises) et reste elle-même « ouverte » à d’autres transformations. La programmation musicale comportera de la musique de chambre avec l’Ensemble intercontemporain (19 novembre) fondé par le compositeur, ou encore le pianiste italien Maurizio Pollini (26), l’un de ses amis. Pierre Boulez dirigera lui-même l’Orchestre de Paris sous la pyramide du Louvre le 2 décembre (concert gratuit) dans L’Oiseau de feu de Stravinsky, une œuvre présentée la veille, Salle Pleyel, à un public scolaire. Les archives filmées montreront le maître en chef symphonique (Londres et New York) et lyrique (la Lulu de Berg « intégrale » mise en scène par Patrice Chéreau à l’Opéra de Paris en 1979), en « compositeur moderne » ou en professeur de direction d’une clarté et d’une gentillesse extrêmes avec ses élèves. Benoît FAUCHET (AFP)
Pierre Boulez entre au Louvre : le musée brosse jusqu’au 9 février un ambitieux portrait du plus célèbre compositeur et chef d’orchestre français, invité à poser son regard toujours aussi vif sur la modernité en musique mais aussi en arts plastiques.
À 83 ans, ce natif de Montbrison (Loire) est en France ce que les Japonais appellent un « trésor national vivant » et...