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Bush laisse à son successeur un monde dans la tourmente

Guerres en Irak et en Afghanistan, nucléaire iranien, économie exsangue... Que ce soit John McCain ou Barack Obama, il prendra les rênes d’une superpuissance affaiblie, confrontée à de sérieux doutes quant à ses forces, et dont l’influence est remise en cause à travers le monde, y compris par ses plus proches alliés. « Le leadership moral et la compétence des États-Unis à prendre les bonnes décisions continueront à être des sujets d’interrogations, à l’intérieur des frontières américaines comme à l’étranger », juge un groupe de travail de l’Université de Georgetown. Et ce même si MM. Obama et McCain ont pris les devants en dénonçant la politique du président Bush et en promettant une nouvelle donne à Washington. « Le respect reviendra seulement avec des manifestations claires de la compétence » du nouveau président, ajoute le groupe de travail, dans une étude sur les défis qui attendent la nouvelle administration publiée cette année. Le futur président des États-Unis trouvera en effet son bureau enseveli sous une montagne de dossiers inachevés. Avec en prime, une crise économique sans précédent depuis celle de 1929, des prévisions de hausse du chômage et un déficit budgétaire qui pourrait s’élever à mille milliards de dollars en 2009, selon des analystes. Si M. Bush doit accueillir un sommet mondial sur la crise le 15 novembre à Washington, sa participation devrait se limiter à dessiner les contours d’une révision de la régulation des marchés financiers. C’est à son successeur qu’incombera la lourde mise en œuvre. Le futur président devra également faire en sorte que les deux guerres dans lesquelles sont engagées les États-Unis ne se transforment en bourbier pour les troupes américaines. L’opinion souhaite le retour rapide au pays des soldats déployés en Irak. M. Bush laisse à son successeur le soin de gérer un contingent de 145 000 hommes, dont la présence sur le sol irakien à l’expiration du mandat de l’ONU, fin 2008, fait toujours l’objet de négociations avec Bagdad. La situation est encore plus confuse en Afghanistan : l’année 2008 a été la plus sanglante depuis le renversement par les États-Unis du régime taliban il y a sept ans, et les États-Unis vont y accentuer leurs efforts. Au Proche-Orient, M. Bush, qui était le premier président américain à avoir appelé de ses vœux la création d’un État palestinien, n’y est pas parvenu avant la fin de son mandat. L’héritage de Bush, c’est aussi la guerre contre le terrorisme lancée après les attentats du 11-Septembre, dont l’un des symboles, la prison ultracontroversée de Guantanamo, échoue au futur président. La crispation des relations avec Moscou ou Islamabad figure également au programme des casse-tête diplomatiques à venir. Le tableau est sombre, mais pour la Maison-Blanche, M. Bush laisse le monde dans un meilleur état qu’au début de son mandat, en 2001. « Le président Bush a travaillé, dans un monde en constante évolution, pour combattre l’extrémisme, répandre la liberté et libérer les gens de la pauvreté pour faire en sorte que le monde soit meilleur et plus sûr pour nos enfants », a indiqué un porte-parole de la Maison-Blanche Gordon Johndroe. M. Bush répète à l’envi que les forces américaines ont libéré des millions de personnes en Afghanistan et en Irak, quand il n’insiste pas sur le renforcement des liens avec le Brésil, la Chine et l’Inde. Sur le programme nucléaire iranien, il affirme qu’il laisse à son successeur un « cadre de travail » pour traiter avec Téhéran. Sur l’autre grand dossier nucléaire, la Corée du Nord, il met en avant les négociations à Six, qui, selon lui, ont abouti à des résultats plus convaincants que l’approche bilatérale de son prédécesseur Bill Clinton. Le président Bush laisse également à son successeur l’un des succès dont il est le plus fier : l’augmentation et l’amélioration de l’aide à l’Afrique. D’ici à son départ, en janvier, la Maison-Blanche va lancer une campagne de communication pour lisser l’image du président, même si ce dernier affirme ne s’en soucier guère. « Vous savez quoi ? dit-il. Je serai mort avant qu’ils (les historiens) finissent par s’entendre sur mon administration parce qu’il faut un moment pour écrire la véritable histoire d’une administration. »
Guerres en Irak et en Afghanistan, nucléaire iranien, économie exsangue...

Que ce soit John McCain ou Barack Obama, il prendra les rênes d’une superpuissance affaiblie, confrontée à de sérieux doutes quant à ses forces, et dont l’influence est remise en cause à travers le monde, y compris par ses plus proches alliés. « Le leadership moral et la compétence des...