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La musique de la mer… Edgar DAVIDIAN

Un bout de fin de monde où la solitude, la mer et les hommes meublent les espaces et vivent. « Les déferlantes »*, un roman volumineux où la musique de la mer berce et couvre tous les mystères et secrets des êtres et d’une existence. Pour son cinquième opus, succès (plus de 100 000 exemplaires vendus, traduction en italien et en allemand, droits achetés par TF1 pour une éventuelle production cinématographique) et surprise de l’été, Claudie Gallay s’est taillée une place au soleil dans le foisonnement de la production littéraire actuelle.  Les déferlantes (aux éditions de Rouergue-La Brune, 524 pages) est un titre explicite qui renvoie sans ambages aux grandes vagues démontées de la mer. Et tout commence justement par une tempête. Une tempête où la mer montre sa colère, ses menaces, son emportement, sa folie, ses déferlantes… À la Hague, au Cotentin, échouent deux êtres différemment angoissés, blessés par la vie et en quête d’apaisement. Errements et interrogations multiples où les réponses tardent à venir. Avec cette même lenteur des choses ardemment mais patiemment attendue avance ce roman au débit des ouvrages romanesques russes ou du siècle romantique où personnages divers et nature consolatrice, redoutable et majestueuse fusionnent. Pour la narratrice, employée par le Centre ornithologique, il est dur d’oublier un amour qui a encore l’odeur fraîche des hôpitaux où la mort, aveugle faucheuse et séparatrice, a cruellement sévi. Pour Lambert, il est venu vendre une maison fermée sur ses secrets et sa tragédie depuis quarante ans. Pour ce couple improbable au destin divergent, les chemins vont pourtant se croiser dans ce cadre maritime magnifique entre embruns et éclaircies, entre houle et mer étale, entre silence et orage, entre ciel et mer, entre arbres et vent, entre falaises et landes, entre nuages et oiseaux migrateurs, entre solitude et animation d’un café… Ce café chez Lili où se groupe une brochette de personnages aux profils divers, parfois pointus, voire inquiétants…. Il y a le sculpteur Raphaël, sa sœur Morgane, belle et insolente, Théo, Nan que tous considèrent comme folle et sorcière, Max, un simple d’esprit épris de Morgane, et Anselme, toujours tiré à quatre épingles, féru de Jacques Prévert… Un Prévert qui a justement présidé à l’inspiration de ce roman par son poème Le gardien du phare aime trop les oiseaux… Dans cette atmosphère lourde, chargée d’une poésie un peu brumeuse, se meut un univers étouffant et pourtant avide de lumière, d’évasion, de liberté, de changement… Pour réveiller les fantômes et interpeller les revenants, l’écrivaine a recours à un discours sobre, simple, elliptique. Style clair, net et jamais emphatique pour Claudie Gallay, ancienne institutrice dans le Vaucluse qui continue, en toute modestie et royal sens du labeur, sa carrière d’enseignante… Comme un polar bien ourlé, comme une histoire à la Enid Blyton (sans que cela porte préjudice à la qualité d’imagination, de thriller et d’écriture de l’ouvrage), Les déferlantes est une épaisse narration aux phrases courtes, au rythme prenant, malgré sa longueur de roman « brontéen », sans en avoir pourtant l’ombrageuse et sombre complexité sentimentale… Un ouvrage en tiroirs multiples où l’intrigue reste délibérément en suspens pour aborder en toute aisance les thèmes des souvenirs de l’enfance, les secrets de familles et leurs tabous, les tenailles des souvenirs, le plaisir des silences et surtout la description d’une nature fascinante et omniprésente. Une nature qui force les personnages à une sorte de tête-à-tête comme pour provoquer une introspection propice aux questionnements les plus profonds… Autant de silence que de bruit et de fureur dans ce roman qui s’ouvre au son du sifflement de la pluie et du claquement des vagues pour signer une partition où la musique de la mer, par-delà toute souffrance humaine et appel au bonheur, a toutes les résonances, à la fois effrayantes et envoûtantes. * L’auteur signera son ouvrage aujourd’hui, vendredi 31 octobre, à 18h00, au stand de la librairie el-Bourj.
Un bout de fin de monde où la solitude, la mer et les hommes meublent les espaces et vivent. « Les déferlantes »*, un roman volumineux où la musique de la mer berce et couvre tous les mystères et secrets des êtres et d’une existence.
Pour son cinquième opus, succès (plus de 100 000 exemplaires vendus, traduction en italien et en allemand, droits achetés par TF1 pour une...