MST L’OMS met en garde contre une progression de l’herpès génital dans le monde

Nada MERHI Avec plus de 20 millions de nouveaux cas par an, l’herpès génital connaît une recrudescence dans le monde. Cette maladie sexuellement transmissible est généralement asymptomatique et se manifeste à la rechute. Plus de 500 millions de personnes sont infectées dans le monde par le virus de l’herpès génital et plus de 20 millions contractent chaque année cette maladie sexuellement transmissible (MST), selon une étude publiée dans l’édition d’octobre du Bulletin de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette première étude jamais réalisée sur la maladie évalue à environ 16 % le pourcentage de la population mondiale, âgée entre 15 et 49 ans, porteuse du virus. La maladie est particulièrement répandue en Afrique subsaharienne où plus de 70 % des femmes sont infectées. Au Liban, les chiffres concernant l’incidence de cette maladie font défaut, bien que les spécialistes en maladies infectieuses et les gynécologues constatent « une recrudescence des MST en général, de l’herpès et de la syphilis en particulier », comme le souligne le Dr Jacques Mokhbat, spécialiste en maladies infectieuses et président de la Société libanaise du sida. La maladie est due au virus Herpes simplex de type 2, qui est transmis lors des contacts sexuels. Elle se traduit par « une gêne physique extrême et une impossibilité d’avoir des relations sexuelles durant l’attaque à cause de la douleur », indique-t-il. « La primo-infection se manifeste par des brûlures accompagnées souvent par une inflammation importante au niveau du pénis chez l’homme et de la vulve chez la femme, ajoute le Dr Mokhbat. Il s’agit toutefois des rares cas où la maladie se manifeste au cours de la primo-infection, parce qu’à ce stade, elle est généralement asymptomatique. C’est à la rechute que les symptômes apparaissent. » Des vésicules sont ainsi visibles au niveau de l’organe génital ou de l’anus qui peuvent éclater quelques jours plus tard, entraînant des érosions suintantes douloureuses. Des brûlures plus ou moins intenses surviennent également, causant une gêne à l’acte sexuel. « Lors de l’éruption des vésicules, l’individu est hautement contagieux, note le Dr Mokhbat. En dehors de cette phase, le risque de contagion est extrêmement bas bien qu’il ne soit pas totalement absent. » Et de préciser : « L’herpès génital est une maladie qui rechute. Les récidives peuvent être excessivement fréquentes à raison d’une fois ou de deux fois par mois, comme elles peuvent être rares, la maladie ne se manifestant qu’une fois tous les ans ou tous les deux ans. Malheureusement, il est impossible de prévoir une rechute. Nous savons toutefois que la fatigue, les maladies sous-jacentes qui peuvent atteindre l’immunité, comme la grippe, le cancer ou toute autre maladie, l’exposition au soleil, les accidents émotionnels et les menstruations peuvent déclencher une attaque. » Une fois contracté, le virus de l’herpès génital ne peut pas être éliminé de l’organisme et reste à l’état latent. Le traitement consiste donc à contrôler temporairement les rechutes, en administrant à cet effet des antiviraux spécifiques qui bloqueront les attaques uniquement au cours de la période de l’administration. « Dès que le médicament est arrêté, l’herpès récidive, remarque le Dr Mokhbat. D’où la nécessité de prendre le traitement à vie. » « L’infection par le virus de l’herpès génital ou toute autre maladie sexuellement transmissible augmente le risque de contracter les autres MST, notamment le sida ou l’hépatite B », met en garde le Dr Mokhbat. Et comme pour toute MST, la prévention consiste, à défaut d’être fidèle au sein du couple, à utiliser le préservatif durant les rapports sexuels et à à limiter le nombre des partenaires.