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Actualités - CHRONOLOGIE

Coopération La France rassure le 14 Mars face au déploiement syrien et aux derniers propos d’Assad Paris, de notre correspondant Élie MASBOUNGI

La délégation de la majorité, en tournée à Paris, a révélé l’existence d’une feuille de route franco-syrienne, interdisant toute intervention de Damas au Liban. Sous le signe de l’amitié et d’une « agressivité positive » dans la coopération entre partenaires, selon les termes du député Marwan Hamadé, une délégation du 14 Mars a effectué, depuis mercredi, une tournée à Paris où elle a mené des contacts avec les expatriés libanais et avec les responsables français. Ces derniers se seraient montrés rassurants quant aux intentions de la Syrie, révélant l’existence d’une feuille de route sur les relations entre Paris et Damas. La délégation de la majorité, formée des députés Marwan Hamadé et Samir Frangié, du chef du PNL, Dory Chamoun et de l’ancien député Farès Souhaid, a tenu, hier matin, à l’hôtel Hilton de l’avenue Suffren à Paris, une conférence de presse au cours de laquelle elle a rendu compte des résultats de ses contacts en France, face à une vingtaine de journalistes libanais, arabes et étrangers. Farès Souhaid a ainsi indiqué que les membres de la délégation ont évoqué avec les expatriés partisans et proches des formations du 14 Mars la situation actuelle au Liban et le dossier des élections législatives auxquelles les Libanais de l’étranger ne pourront « malheureusement » pas participer avant 2013. Il a ajouté que des séminaires seront organisés, dans les prochains mois, avec des groupes de Libanais de France sur divers thèmes, dont les législatives du printemps prochain. L’ancien député a en outre affirmé que la délégation du 14 Mars a également rencontré plusieurs responsables français à l’Élysée, au Quai d’Orsay, au Sénat, à l’Assemblée nationale et à la mairie de Paris, dont le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, et le maire de Paris, Bertrand Delanoë. Pour sa part, Marwan Hamadé a expliqué que la majorité parlementaire a voulu reprendre le dialogue avec Paris, une reprise qui survient, a-t-il dit, après « la rupture de certains vecteurs politiques qui ne signifient nullement une rupture avec la France ». L’ancien ministre a ajouté que le 14 Mars « ne vient pas faire de reproches à la diplomatie française qui a opté pour l’instauration de bonnes relations avec Damas ». « Nous voulons tout simplement réaffirmer les grandes lignes du gouvernement libanais, à savoir la poursuite de l’application des accord de Doha, le renforcement de l’administration civile, militaire et sécuritaire au Liban et la poursuite des préparatifs pour la mise en place du tribunal international », a-t-il ajouté. Le député du Chouf a également souligné qu’il s’agissait également d’une occasion d’écouter « le point de vue de la France sur les relations avec la Syrie et d’évoquer la possibilité d’une aide française pour mettre en place un dispositif d’observation et de surveillance des prochaines élections législatives ». « Les discussions franco-libanaises ont porté sur la nouvelle loi électorale et les raisons qui ont empêché le vote à 18 ans, le vote des Libanais de l’étranger au printemps prochain et l’introduction de la proportionnelle du fait des considérations confessionnelles », a-t-il poursuivi. De son côté, le chef du PNL a exprimé ses craintes face à un éventuel « dérapage » français en faveur de la Syrie, ajoutant que les entretiens avec les personnalités françaises sur ce point étaient « plutôt rassurants ». Samir Frangié a quant à lui affirmé que « l’impression recueillie est que la France reste fidèle à ses engagements à l’égard du Liban ». « Paris restera vigilant pour que Damas concrétise dans les plus brefs délais ses promesses, à savoir l’établissement de relations diplomatiques avec Beyrouth, le tracé de la frontière entre les deux pays et d’autres engagements publics sur le Liban exprimés lors des entretiens entre les présidents Nicolas Sarkozy et Bachar el-Assad », a-t-il ajouté. Répondant aux questions des journalistes, les membres de la délégation du 14 Mars ont révélé l’existence d’une feuille de route franco-syrienne dont les termes sont, ont-ils affirmé, « rassurants » pour le Liban. Aux termes de cette entente, Damas ne doit jamais interférer dans les affaires libanaises, et le prétexte de l’existence de groupes terroristes au Liban-Nord ne peut nullement justifier la moindre intervention de la Syrie en dehors de ses frontières, ont-ils précisé. Quant aux inquiétudes exprimées par le président Assad à l’égard des groupes intégristes qui se seraient installés à Tripoli et dans le Akkar, la délégation a affirmé que pour les autorités françaises, ces craintes sont « partagées par tout le monde tant en Syrie qu’au Liban ». La délégation a en outre indiqué avoir évoqué avec les responsables français la prochaine visite au Liban du Premier ministre François Fillon. Elle a enfin souligné que la France encourage le Liban à adopter dans les plus brefs délais une stratégie de défense qui seule pourra garantir sa sécurité face aux menaces israéliennes, d’une part, et aux intimidations syriennes, d’autre part. Ces mêmes positions et thèmes français ont été confirmés en milieu de journée par des sources diplomatiques françaises qui ont par ailleurs minimisé l’importance du déploiement militaire à la frontière libano-syrienne.
La délégation de la majorité, en
tournée à Paris, a révélé l’existence d’une feuille
de route franco-syrienne, interdisant
toute intervention de Damas au Liban.
Sous le signe de l’amitié et d’une « agressivité positive » dans la coopération entre partenaires, selon les termes du député Marwan Hamadé, une délégation du 14 Mars a effectué, depuis mercredi, une...