La Ligue maronite chez Sleiman et Sfeir : « La réconciliation requiert la coopération de toutes les parties »

Une délégation de la Ligue maronite, présidée par Joseph Torbey, s’est rendue hier chez le président de la République, Michel Sleiman, puis chez le patriarche maronite, Nasrallah Sfeir, pour soulever la question de la réconciliation entre les forces politiques chrétiennes, commencée cette semaine et qui devrait se poursuivre la semaine prochaine. À l’issue de la réunion avec le président de la République, M. Torbey a souhaité, en réponse à une question, que « des résultats se fassent sentir bientôt ». Il a souligné cependant que « pour y arriver, il faut la coopération de toutes les parties, surtout le président de la République et le patriarcat maronite ». « Notre espoir est grand d’arriver à la solution tant attendue », a-t-il poursuivi. M. Torbey a estimé que « la communauté maronite ne peut rester en marge de ce climat de réconciliations dans le pays », considérant que « celui qui refusera le principe de réconciliation aura des comptes à rendre au peuple, comme l’a assuré le président de la République ». « Ce sujet est très délicat, mais nous pensons que les leaders maronites n’accepteront pas de rester en dehors de ce processus », a-t-il ajouté. Interrogé sur d’éventuelles conditions imposées par certains leaders sur le parrainage de cette réconciliation par une personnalité donnée, M. Torbey a répondu que cet aspect est secondaire par rapport à la présence d’une réelle volonté de rapprochement des points de vue, précisant que les deux instances de référence concernées, le président de la République et le patriarcat maronite, restent en coordination étroite avec la ligue. M. Torbey a par ailleurs estimé que les réconciliations étaient la seule garantie de garder les divisions politiques dans le cadre des institutions et empêcher qu’elles ne se transforment en combats de rue. Sur la question d’un éventuel délai à la concrétisation de ces efforts, le président de la Ligue maronite a estimé que « les réconciliations auront lieu très bientôt ou, à Dieu ne plaise, jamais », précisant toutefois qu’il ne sentait pas qu’il y avait des conditions impossibles à réaliser. À l’issue de la rencontre avec le patriarche Sfeir, M. Torbey a assuré avoir obtenu de la part des leaders maronites qu’il a rencontrés l’assurance que les divisions ne doivent pas se répercuter sur Bkerké ni pousser les gens à descendre dans la rue. « Nous poursuivrons nos contacts la semaine prochaine et nous pensons qu’il est temps d’arriver à un résultat », a-t-il dit, ajoutant que ce résultat est tributaire de la capacité des leaders à dépasser les questions de pure forme.