Cyclisme Paolo Bettini remet son titre en jeu sur ses terres

La semaine des championnats du monde débute aujourd’hui à Varèse. La semaine des championnats du monde qui débute aujourd’hui à Varèse est d’ordinaire un moment phare de la saison, mais le cyclisme devra s’éviter de nouvelles querelles de pouvoir ou une affaire de dopage pour profiter sereinement de compétitions semble-t-il très ouvertes. Tous les yeux seront braqués cette semaine sur Paolo Bettini, puisque le petit Italien double champion du monde remet son titre en jeu sur ses terres, au crépuscule de sa carrière. L’Union cycliste internationale (UCI) croise les doigts pour que cette semaine, vitrine de la fédération internationale, se passe bien. Elle se souvient des tracas que lui avaient causés l’année dernière les élus de Stuttgart, plus royalistes que le roi en matière de lutte antidopage en pleine crise du cyclisme allemand. Si les coulisses de ce mondial seront encore une fois très animées et consacrées à l’aménagement de la prochaine saison, les épreuves devraient être de belles récréations. Dans un climat sportif apaisé, les scénarios de course étant redevenus crédibles, les observateurs pourront peut-être saluer les six champions du monde et leurs performances. Aujourd’hui, les espoirs s’élanceront dans un contre-la-montre très ouvert où le jeune Tony Gallopin sera l’une des seules chances de médaille de la semaine pour l’équipe de France. Les femmes leur succéderont mercredi dans une course que rêve de gagner Jeannie Longo, quatrième aux Jeux olympiques de Pékin en août. Le contre-la-montre des professionnels du jeudi a été déserté par son double champion en titre, le Suisse Fabian Cancellara, revenu de Pékin avec la médaille d’or olympique de la discipline et une fatigue dont il dit ne s’être pas remis. L’Allemand Stefan Schumacher, dominateur des chronos sur le Tour, ne sera pas là non plus. Au moment de connaître le nom de son successeur, Paolo Bettini et ses équipiers de la Squadra Azzura auront déjà imposé le rythme médiatique d’une semaine dont ils seront les acteurs majeurs. La passion des tifosi pour les grands événements justifiera l’intérêt d’une course qui se déroulera sur un circuit usant sans être trop difficile et élargira à une dizaine de noms le cercle des vainqueurs potentiels. Les techniciens s’en rendront compte vendredi et samedi dans les deux courses en ligne des espoirs et des dames, deux courses qui permettront à Bettini, désigné comme le leader unique de sa sélection, d’affiner son plan d’attaque. Il lui sera toutefois difficile de se soustraire au marquage et le sélectionneur italien Franco Ballerini sait qu’il sera délicat d’éviter une démonstration des coureurs espagnols qui viendront à Varèse en quête d’un grand chelem, ayant déjà accroché à leur palmarès les trois Grands Tours et la course en ligne olympique en 2008. Ce duel sera arbitré par une forte sélection allemande, une ambitieuse équipe française autour de Sylvain Chavanel et une revancharde formation belge avec Tom Boonen et Philippe Gilbert. Dans l’absolu, la semaine arc-en-ciel à venir aura de jolies couleurs. À moins d’un contrôle sanguin relançant toutes les polémiques, d’un sursaut médiatique du juge italien Ettorre Torri en charge des affaires de dopage des années passées, ou d’un nouvel affrontement entre le président de l’UCI Pat McQuaid et la société ASO, organisatrice du Tour de France. Les championnats du monde sont un moment privilégié chaque saison, mais ont été ceux de la discorde en 2004, des règlements de comptes en 2005, de la colère des équipes en 2006 et de la judiciarisation de l’antidopage l’an dernier. Le cyclisme a-t-il envie en 2008 de donner enfin une bonne image ?