Nigeria La « guerre du pétrole » se confirme dans le delta du Niger

Le MEND revendique deux attaques contre Shell et une 3e contre Chevron en 24 heures. Les combattants du Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (MEND) affirment qu’un oléoduc appartenant à Royal Dutch Shell a été détruit à l’explosif, à Degema, dans l’État de Rivers. Les rebelles avaient déjà attaqué dans la nuit de dimanche à lundi la station de pompage Shell d’Alakiri, au sud de Port-Harcourt, la « capitale » pétrolière du delta du Niger. Shell, qui ne précise jamais les quantités de pétrole perdues en raison de sabotages, a confirmé l’attaque. Un porte-parole de l’armée a pour sa part affirmé que l’attaque avait échoué et que les « militants » avaient été repoussés. La compagnie américaine Chevron a pour sa part fait état de « coups de feu dans la zone de ses installations d’Idama, dans l’État de Rivers, mardi ». « Les autorités gouvernementales appropriées ont été informées de cette attaque » qui n’a pas fait de blessé parmi les employés, a-t-elle ajouté. Le MEND a minimisé cet acte, parlant d’un « accrochage » entre ses hommes en « mission de reconnaissance » et des « soldats nerveux ». Une autre attaque avait visé dimanche des installations de la compagnie américaine dans cet État. Ce même dimanche, le MEND avait annoncé le lancement d’une « guerre du pétrole » sous le nom de code « Ouragan Barbarossa », et menacé tous les pétroliers et méthaniers qui s’approcheraient du delta du Niger, la zone d’où le Nigeria tire 90 % de ses devises. Face à cette recrudescence des opérations contre le secteur pétrolier, l’armée nigériane a tourné en dérision l’opération « Ouragan Barbarossa ». Cité hier par la presse, le porte-parole de la Défense, le général Mohammad Yusuf, l’a qualifiée de « propagande et de ruse des militants pour provoquer la peur dans la population et la communauté étrangère ».