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La catastrophe a été provoquée par les pluies saisonnières de la mousson qui se sont abattues sur l’État pauvre du Bihar Un demi-million d’Indiens pris au piège par les pires inondations en 50 ans

Au moins 500 000 sinistrés ont été évacués dans l’est de l’Inde, mais un demi-million d’autres étaient toujours pris au piège hier et privés de tout, après les pires inondations en un demi-siècle provoquées par un cours d’eau sorti de son lit. Les pluies saisonnières de la mousson qui se sont abattues sur l’État pauvre du Bihar, à la frontière avec le Népal, ont fait déborder la rivière Kosi qui s’est déversée le 18 août dans le lit voisin d’un ancien fleuve asséché depuis des siècles. Dans ce nouveau delta d’1,6 km de large, des centaines de villages ont été submergés, des millions de gens coupés du monde et 80 personnes ont déjà trouvé la mort ces derniers jours, selon un bilan officiel. Un demi-million d’Indiens ont été sauvés – parmi lesquels des dizaines de milliers envoyés vers des camps de fortune –, mais le même nombre reste coincé sans eau potable ni vivres, a indiqué à l’AFP un responsable de la cellule locale de gestion des catastrophes naturelles, Prataya Amrit. Confrontée à ce que le Premier ministre Manmohan Singh a appelé une « calamité nationale », l’armée a déployé des hélicoptères et des milliers de troupes au sol pour venir en aide au maximum de monde. Des milliers d’embarcations ont déjà pu emmener sur la terre ferme des habitants désespérés qui ont tout perdu. Dans la localité de Madhepura, sous au moins un mètre d’eau, une habitante de 74 ans, Susheela Shah, a raconté à une journaliste de l’AFP « n’avoir jamais vu de telles inondations ». « Lorsque l’eau est arrivée, j’ai tout de suite mis à l’abri mes enfants et mes petits-enfants, mais je suis restée avec mon mari âgé de 79 ans », témoigne-t-elle. « Nous avons finalement quitté la maison avec de l’eau jusqu’à la taille, parce que, sinon, nous en aurions maintenant jusqu’au cou », se lamente la vieille femme. « Il ne nous reste plus rien (...) et cela m’arrive soudainement à la fin de ma vie », lance-t-elle dépitée. Dix mille habitants, sur les 70 000 que compte Madhepura, ont décidé de rester sur place, bien qu’il faille des mois avant que le niveau des eaux baisse et que la Kosi reprenne son cours normal, selon les autorités locales. Mais c’est que « nous n’avons nulle part où aller », s’emporte Sita Chaudhary. « Ceux qui ont quitté la ville ont de la famille ailleurs pour les héberger », explique-t-elle. Malgré la mobilisation des autorités, des centaines de résidents à bout de nerfs ont encerclé hier la sous-préfecture de la ville, criant de désespoir face à la lenteur des secours. Des villageois exténués ont débarqué en camion à Madhepura après avoir été extirpés de leurs bourgs inondés. Certains erraient en ville avec juste quelques vêtements sauvés des eaux. Mais d’après ces survivants, les camps de rescapés sont surpeuplés et manquent d’abris, de nourriture et de médicaments. Jeudi dernier, le Premier ministre Singh avait annoncé une enveloppe d’aide de 228 millions de dollars et l’acheminement de 125 000 tonnes de céréales au Bihar. Dans toute l’Inde, plus de 800 personnes ont déjà péri depuis juin à cause de la mousson et des millions ont été sinistrées, selon un bilan officiel. L’État septentrional de l’Uttar Pradesh, le plus peuplé du pays avec 180 millions d’habitants, compte 700 victimes. Chaque année, entre juin et septembre, dans le nord et l’est du sous-continent, les pluies de la mousson font déborder les cours d’eau, tuant des centaines de personnes, balayant des villages, submergeant les rizières et décimant les élevages. En 2007, l’Inde avait été particulièrement meurtrie par ces intempéries saisonnières, avec plus de 2 200 morts et des dizaines de millions de sinistrés.
Au moins 500 000 sinistrés ont été évacués dans l’est de l’Inde, mais un demi-million d’autres étaient toujours pris au piège hier et privés de tout, après les pires inondations en un demi-siècle provoquées par un cours d’eau sorti de son lit.
Les pluies saisonnières de la mousson qui se sont abattues sur l’État pauvre du Bihar, à la frontière avec le Népal,...