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Actualités - CHRONOLOGIE

CIMAISES - Une rétrospective à la fondation Beyeler, Bâle (Suisse) L’influence de Léger sur l’art américain

Fernand Léger (1881-1955) fait indéniablement partie des plus grands peintres de son temps. Le cours de l’histoire de l’art n’aurait pas été le même sans la froideur stylistique de ses œuvres et leurs couleurs évocatrices du monde de l’affiche. Léger trouve également place parmi les artistes essentiels de la collection Beyeler, où il est représenté par plusieurs chefs-d’œuvre. Sa célèbre maxime – «?Le joli est le pire ennemi du beau?» – a marqué toute l’attitude de collectionneur d’Ernst et de Hildy Beyeler. C’est une raison suffisante pour que la Fondation Beyeler à Bâle, en Suisse, consacre une importante exposition temporaire à cet artiste sous forme d’une rétrospective concentrée. Du cubisme au «?tubisme?» L’exposition s’ouvre sur l’œuvre de jeunesse cubiste qui a vu le jour à Paris, avant de s’attarder sur les légendaires séries de tableaux voués à l’univers de la grande ville qu’il a réalisés après 1918. Après un détour par les natures mortes et les tableaux de personnages d’une grande perfection formelle des années vingt et trente — dont les célèbres toiles « tubistes » des années 1920 —, l’exposition présente les monumentaux tableaux de l’exil américain des années 1940 à 1945, dont les toiles spectaculaires du cycle central des Plongeurs. Le parcours s’achève par les Constructeurs et les grandes toiles aux couleurs somptueuses des dernières années, au cours desquelles Léger a inauguré un traitement nouveau du dessin et de la couleur, qu’il dissocie l’un de l’autre. Un choix de travaux sur papier et le film expérimental majeur de Léger, Ballet mécanique, de 1924 complètent cette présentation essentiellement consacrée aux toiles, qui permet d’appréhender Léger dans toute sa dimension de grand artiste créateur du style de l’art moderne. Léger inspiré par l’Amérique… Parallèlement à cette présentation des phases classiques de la création de Léger, l’exposition s’est dotée d’un autre point fort, dont son titre se fait également l’écho : la relation entre Léger et l’Amérique. À la différence de Picasso, par exemple, Léger s’est rendu plusieurs fois dans ce pays (en 1931, 1935, 1938) avant de s’y exiler pour plusieurs années, de 1940 à 1945 – à New York, surtout. Léger a créé aux États-Unis des œuvres majeures, travaux de commande pour beaucoup, dont cette exposition permet de découvrir quelques pièces déterminantes – sous forme d’esquisses ou d’œuvres achevées. On peut mentionner les projets destinés à l’appartement de Nelson A. Rockefeller et le monumental tableau mural de 10 mètres, les Plongeurs, que Léger réalisa en 1942 sur Long Island à la demande de l’architecte Wallace K. Harrison et qui fait l’objet d’un prêt sensationnel du musée Ludwig de Cologne. … et l’Amérique inspirée par Léger Léger a exercé une puissante influence sur l’art américain. Des représentants renommés de la génération du pop art américain, un courant particulièrement marqué par Léger, occupent ici une place centrale, entre autres Roy Lichtenstein (1923–1997), Ellsworth Kelly (né en 1923), Robert Rauschenberg (né en 1925), Andy Warhol (1928–1987) ou Jasper Johns (né en 1930). Dans leur travail, ces artistes se réfèrent directement à Léger ou ont poursuivi l’élaboration de concepts dont les bases européennes avaient été largement posées par l’artiste français. On en trouvera un bon exemple dans la composition picturale en assemblage privilégiée par Léger, qui a particulièrement intéressé les artistes cités plus haut. L’exposition inclut des chefs-d’œuvre de ces artistes, traités en « special guests ».
Fernand Léger (1881-1955) fait indéniablement partie des plus grands peintres de son temps. Le cours de l’histoire de l’art n’aurait pas été le même sans la froideur stylistique de ses œuvres et leurs couleurs évocatrices du monde de l’affiche. Léger trouve également place parmi les artistes essentiels de la collection Beyeler, où il est représenté par plusieurs...