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Actualités - CHRONOLOGIE

RENCONTRE - Il anime un atelier d’écoute musicale au théâtre Tournesol Moustafa Saïd, sans théories ni bla-bla

C’est un esprit libre qui refuse toutes les catégorisations et autres étiquetages. Le système tribal, le sectarisme religieux – prédominants dans cette partie du monde – aussi. Sa nationalité ? « Mon passeport est égyptien », dit-il en haussant les épaules. Cet accent si particulier, un mélange de libano-égypto-palestinien ? « Ma grand-mère, qui m’a élevé, parlait ainsi », répond-il d’un air évasif. Moustafa Saïd a adopté le prénom de son père comme nom de famille. Et il a même réussi à faire en sorte qu’aucune mention de son appartenance religieuse ne soit mentionnée sur sa carte d’identité. Pas étonnant alors que ce oudiste à la remarquable culture musicale intitule « Bala Tanzir » (Antithéorisation) le workshop qu’il donne au théâtre Tournesol du 18 août jusqu’au 4 septembre*. À 25 ans, Moustafa Saïd est sans doute l’un des principaux musiciens de oud qui comptent à l’heure actuelle et un chanteur doté d’une voix exceptionnelle, dont la maîtrise lui permet d’exceller dans l’art du chant arabe. « La musique m’a donné la vie », dit le musicien malvoyant. Diplômé de l’École du oud arabe du Caire (établie et dirigée par Nasser Chamma), il a également suivi l’enseignement de l’université coranique al-Azhar. Spécialiste de la tradition musicale proche-orientale arabe, il a en outre une connaissance des chants coptes égyptiens et des différentes traditions musicales sacrées du Proche-Orient. Il enseigne par ailleurs la musique dans différentes institutions (Maison du oud arabe de Constantine en Algérie et au Caire, et à l’Université des pères antonins au Liban…) et donne régulièrement des « master-class » et des conférences sur les traditions musicales orientales. Fondateur en 2003 de l’ensemble de musique égyptien Aseel (oud, nay, percussions) créé en 2003, il fait aussi partie de différents ensembles musicaux. Mustapha Saïd se produit régulièrement dans différents pays (Égypte, Algérie, France, Turquie, Liban, Belgique…) avec son ensemble Aseel, avec l’Ensemble de musique classique arabe de l’Université antonine, avec le Groupe de chants et zikr soufis du Caire, en duo avec Nidaa Abou Mrad ou en solo. Parmi ses compositions : la musique de la pièce de Layla Suleyman, Images of Alienation, en 2006 et la musique du film The Retreating World by Naomy Woless réalisé par Layla Suleyman en 2004. L’artiste possède donc un bagage bien fourni, mais il a quand même décidé d’en faire abstraction, de laisser toutes les théories au vestiaire et de centrer son atelier sur l’écoute musicale. Un atelier dirigé vers le grand public, sans discussions interminables sur les harmonies verticales ou les harmonies linéales. « On écoute et on parle de ce qu’on a entendu. Parmi les 24 heures du workshop, 19 sont consacrées à l’écoute uniquement. » Moustafa Saïd a fait donc une sélection très vaste et pointue en même temps, qui se présente comme une sorte d’étude de l’évolution de tous les types de musiques de toutes les régions du monde et de tous les temps. Il nous incombe donc de rester à l’écoute. Maya GHANDOUR HERT Renseignements au: 01/381290.
C’est un esprit libre qui refuse toutes les catégorisations et autres étiquetages. Le système tribal, le sectarisme religieux – prédominants dans cette partie du monde – aussi. Sa nationalité ? « Mon passeport est égyptien », dit-il en haussant les épaules. Cet accent si particulier, un mélange de libano-égypto-palestinien ? « Ma grand-mère, qui m’a élevé,...