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Une arrivée de star pour le pape à Sydney à l’occasion des JMJ Benoît XVI appelle les jeunes à fuir les « fausses idoles »

La métropole australienne marquée par les signes du « sécularisme » régulièrement dénoncé par le chef de l’Église catholique a réservé un accueil chaleureux à Benoît XVI. Criant, exultant, des dizaines de milliers de catholiques, en transe, mêlés à une foule de curieux, s’étaient massés hier sur les quais du port de Sydney pour assister à l’arrivée par la mer du pape. Au milieu d’une flottille de 13 embarcations, escortées par des membres des services de sécurité sur jet-skis, avec à leur tête un remorqueur actionnant toutes ses lances à incendie, le pape a remonté en bateau la baie de Sydney ensoleillée, passant devant le célèbre opéra et le Harbour Bridge. Plus de 150 000 fidèles, agitant des drapeaux, ont accueilli Benoît XVI, qui commençait hier à présider les célébrations des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), par des cris et des vivats lorsqu’il est descendu d’un luxueux bateau. Des aborigènes, dont les papes précédents Paul VI et Jean-Paul II avaient pris la défense, ont exécuté pour Benoît XVI des danses rituelles tandis que des centaines de drapeaux de tous les pays étaient agités par les pèlerins. Dans un discours musclé, le pape s’est inquiété des dégâts écologiques provoqués par une exploitation sans frein des ressources de la planète. Il a aussi mis en garde les jeunes contre la séduction des « fausses idoles » et contre le « relativisme » de la société matérialiste. Une semaine après le sommet des pays industrialisés du G8 qui a reconnu la nécessité de protéger l’environnement, Benoît XVI a évoqué « l’érosion, la déforestation, le gaspillage des ressources minérales et marines pour alimenter un esprit de consommation insatiable ». La terre, « merveilleuse création de Dieu, en vient à être perçue par ses habitants comme une réalité hostile, quelque chose de dangereux », a-t-il remarqué. Plusieurs milliers de participants aux JMJ de Sydney sont originaires des îles du Pacifique ou des pays asiatiques récemment frappés par des cataclysmes naturels imputés aux changements climatiques. L’Australie elle-même souffre depuis sept ans d’une grave sécheresse. Benoît XVI a lié sa défense de la planète, « création de Dieu », à celle de la vie humaine, se livrant au passage à une charge contre l’avortement. « Comment l’espace humain le plus beau et le plus sacré qu’est le sein maternel a-t-il pu devenir le lieu d’une violence indicible ? » a-t-il lancé. Il a attribué les maux de la société moderne à la marginalisation de la religion et au « relativisme ». « Quand Dieu est éclipsé, notre capacité à reconnaître l’ordre naturel, le but et le bien commence à s’éclipser », a-t-il dit. Le pape, qui avait pris trois jours de repos près de Sydney avant d’entamer sa visite, a été officiellement reçu dans la matinée par les autorités politiques, le Premier ministre travailliste Kevin Rudd – un anglican – et le gouverneur général Michael Jeffrey. Benoît XVI a rendu hommage à la « courageuse décision » récemment prise par le gouvernement australien de reconnaître les « injustices » subies dans le passé par les peuples aborigènes. Son programme à Sydney s’achèvera dimanche par une messe en plein air, précédée par une veillée samedi soir. Il doit assister aujourd’hui – sans y participer – à un chemin de croix dans les rues de la ville, et rencontrer samedi les évêques et les séminaristes australiens. Il devrait à cette occasion évoquer le problème des abus sexuels commis par des membres du clergé, un dossier qui compromet l’image de l’Église australienne. Le Premier ministre, interrogé à la radio Sky News, a jugé « important que l’Église réponde à chaque cas individuel », alors que des victimes accusent la hiérarchie catholique d’être insensible à leur souffrance.
La métropole australienne marquée par les signes du « sécularisme » régulièrement dénoncé par le chef de l’Église catholique a réservé un accueil chaleureux à Benoît XVI. Criant, exultant, des dizaines de milliers de catholiques, en transe, mêlés à une foule de curieux, s’étaient massés hier sur les quais du port de Sydney pour assister à l’arrivée par la...