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CORRESPONDANCE Toufic Farroukh en concert pour la bonne cause Genève, de notre correspondant Zahi HADDAD

Pour fêter son premier anniversaire et la musique, avec quelques jours d’anticipation, l’association Think Lebanon a invité à Genève Toufic Farroukh et son Absolute Orkestra. Concert haut en couleur dont les bénéfices iront soutenir l’action de Child of Lebanon. C’est dans sa salle fétiche que Think Lebanon a choisi d’organiser ce nouvel épisode de solidarité avec les associations œuvrant sans relâche sur le terrain libanais : le centenaire et rougeoyant Alhambra que les musiciens ont qualifié de « petit Olympia », gracieusement mis à disposition par la municipalité de Genève et son vice-maire, Patrice Mugny. Des artistes mobilisés aux côtés d’une dizaine de bénévoles pour venir en aide à Child of Lebanon et plus particulièrement aux enfants de la fondation du docteur Khaled à Ouzaï. Symboles de cette solidarité, Dalia et Dyala qui, à l’occasion de leur onzième anniversaire, ont demandé à leurs amis de transformer leurs cadeaux en donations. Un geste émouvant qui s’est ajouté aux quelque 15 000 dollars levés lors de ce concert. Suisses et internationaux de Genève se sont mélangés à la communauté libanaise venue de Lausanne, d’Annecy et des quatre coins du canton genevois pour soutenir cette cause, à l’image aussi de l’ambassadeur du Liban, Hussein Rammal, qui avait, lui, fait le trajet depuis Berne. Qui s’en fout ? Quelque trois cents personnes ont assisté à un concert détonnant, à l’unisson avec Toufic et ses cinq musiciens, dont un seul Libanais. Un régal entamé par trois compositions résonnant comme un ras-le-bol : No Problem, No Solution, Dance for my Father et Guerre civile, véritable marche funèbre à la Ennio Morricone tirée de la bande-son de Terra Incognita filmé par Ghassan Salhab. « Je souhaite emmener les spectateurs en voyage, leur montrer une autre image du Liban, moins stéréotypée et, évidemment, cela concerne aussi mon style de musique », explique le compositeur à l’issue du concert. Après cette entame qui en a troublé plus d’un, le « nay » renaît au milieu d’une explosion de cuivres : tuba, saxo, cymbales et batterie, trombone à coulisse… en deux mots : l’Absolute Orkestra. L’Orient qui rejoint l’Occident. Rassérène les aficionados venus découvrir cette rencontre tant annoncée. Puis, le déferlement. De son hommage « raté » au tango que Toufic affectionne à Like Desire, en passant par Sacrecrow and Peacock  tout droit sorti du piquant Tootya, les points de jonction s’enchaînent, sous les projecteurs jaunes, oranges et rouges, comme sur chapelet d’ambre brillant au soleil. Solo miaulant du trombone à couper le souffle, « nay » ensorceleur, batterie frénétique ou saxo frémisseur de poils emportent la salle sur un nuage magique jusqu’au pétillant Lili s’en fout. Lili, cette voisine retrouvée vingt-cinq ans après, incapable de se rappeler d’un Toufic, alors séduit par une femme superbe. Aujourd’hui, nostalgique du Liban de son adolescence. « Ça se fait, ça se fait pas, je m’en fous ! » s’exclame la chanson. Et pour remplacer, sur ce morceau, la voix veloutée de Yasmine Hamdan, celle de Farroukh qui fait promettre à son audience de ne pas ébruiter la chose. Sa voix hésite. Il poursuit, tout en souriant de sa prestation. Mais l’alchimie est fermement installée. Persiste et séduit plus encore par son extrême délicatesse. Et la mélancolie teintée de légèreté qu’elle révèle. Lili colle au cœur. « On n’oublie jamais une première fois » Comme Fayrouz, cette « autre voisine » à laquelle Toufic rend encore hommage : « Il en faudrait d’autres comme elle dans le monde. » Son Fayrouz Blues, déclamé en fin de prestation, « est une lettre d’amour à une dame unique ». Unique aussi ce concert qui restera dans les mémoires de chacun des membres du groupe qui jouaient pour la première fois dans pareille configuration. « Et, bien sûr, la dimension associative liée à cette soirée ajoute à ce souvenir », commentent des musiciens au long souffle qui ont tenu en haleine des amateurs de jazz heureux d’avoir été là et d’avoir partagé ce moment convivial. Cette rencontre et cette entente entre deux mondes qui s’entrechoquent en quête d’harmonie.
Pour fêter son premier anniversaire et la musique, avec quelques jours d’anticipation, l’association Think Lebanon a invité à Genève Toufic Farroukh et son Absolute Orkestra. Concert haut en couleur dont les bénéfices iront soutenir l’action de Child of Lebanon.
C’est dans sa salle fétiche que Think Lebanon a choisi d’organiser ce nouvel épisode de solidarité avec...