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Irak - Une vingtaine de chefs de milice sunnites anti-Qaëda figurent parmi les tués Deux attentats, l’un à Falloujah et l’autre à Mossoul, font près de 40 morts et une centaine de blessés

Au moins 38 personnes ont été tuées et une centaine blessées hier en Irak dans deux attentats, dont l’un a provoqué la mort de 20 chefs de milice en lutte contre la branche locale d’el-Qaëda, près de Falloujah (Ouest), l’ancienne place forte de l’insurrection sunnite. Le second attentat, à la voiture piégée, a fait 18 morts dont un policier à Mossoul, un bastion d’el-Qaëda situé à 370 km au nord de Bagdad. À al-Karma, petite ville proche de Falloujah, le kamikaze s’est introduit à l’intérieur de la mairie au moment où se déroulait une réunion de chefs de « Sahwa » (« Réveil »), ces groupes de combattants sunnites passés de l’insurrection antiaméricaine à la lutte contre le réseau d’Oussama Ben Laden. L’attentat suicide s’est produit vers 12h00, heure locale (09h00 GMT) et a entraîné la mort de 20 d’entre eux, dont le maire d’al-Karma, a-t-on indiqué de sources officielles. Vingt autres personnes, dont trois policiers, ont été blessées par la puissante déflagration, selon le ministère de la Défense. L’armée américaine a par ailleurs indiqué qu’il y avait des soldats américains parmi les « victimes », sans préciser le nombre ni s’ils étaient morts ou blessés. « L’attentat porte la marque d’el-Qaëda en Irak », a accusé une porte-parole militaire, le sergent Brooke Murphy. Al-Karma est rattachée administrativement à Falloujah, une ville de la province d’al-Anbar située à 50 km à l’ouest de Bagdad. Les comités du « Sahwa » sont mobilisés depuis début 2007 et financés par l’armée américaine pour lutter contre el-Qaëda. Ces milices sont constituées en majorité d’anciens insurgés sunnites et de combattants tribaux payés 300 dollars par mois comme supplétifs des forces de sécurité irakiennes et américaines. Le gouvernement de Bagdad avait accueilli avec méfiance la formation de ces groupes, craignant qu’ils ne se retournent finalement contre les autorités. Les Réveils, qui sont également appelés « Fils de l’Irak » ou « citoyens mobilisés », rassemblent plus de 80 000 anciens insurgés. Ils ont largement contribué à la baisse des violences à Falloujah. Dans un document récent, le commandant en chef des forces armées américaines et irakiennes, le général David Petraeus, préconisait de généraliser en Irak l’utilisation de l’argent comme « arme », en référence à l’expérience fructueuse avec les « Sahwa ». Cet attentat intervient alors que le contrôle de la province sunnite d’al-Anbar doit passer dans les prochains jours de l’armée américaine aux forces irakiennes. Ce passage de témoin est très symbolique dans la mesure où Falloujah, l’une des grandes villes de la province, avait été l’épicentre des violences entre l’armée américaine et les insurgés sunnites après la chute du régime de Saddam Hussein en avril 2003. La ville de Mossoul, également théâtre d’un attentat hier, est elle considérée comme le « dernier bastion urbain d’el-Qaïda » par l’armée américaine. L’explosion, en début d’après-midi, d’une voiture piégée en plein centre a tué 18 personnes, dont un policier, et fait 80 blessés, dont neuf policiers, a indiqué l’armée américaine dans un communiqué. Le commandement américain n’a pas été en mesure de donner plus de détails, mais selon un policier interrogé par l’AFP, l’attaque ne s’est pas réduite à une voiture piégée. Vers 13h00 (10h00 GMT), une pluie de roquettes s’est abattue sur un marché de Mossoul. Selon le policier, le gouverneur de la province de Ninive (dont Mossoul est la capitale), Duraïd Mohammad Kashmoula, s’était rendu sur le marché après ces tirs et s’y trouvait encore quand la voiture piégée a explosé. Mais, de même source, il n’a pas été touché. L’attentat de Mossoul intervient alors que l’armée irakienne, soutenue par des unités américaines, a lancé depuis le 14 mai une vaste offensive contre la branche irakienne d’el-Qaëda, très active dans cette région. Mossoul et ses plus de 1,5 million d’habitants sunnites, chiites, chrétiens et kurdes, est toujours considérée par le commandement américain comme l’épicentre de l’action des partisans d’Oussama Ben Laden, repoussés en 2007 de Bagdad et de l’ouest du pays.
Au moins 38 personnes ont été tuées et une centaine blessées hier en Irak dans deux attentats, dont l’un a provoqué la mort de 20 chefs de milice en lutte contre la branche locale d’el-Qaëda, près de Falloujah (Ouest), l’ancienne place forte de l’insurrection sunnite. Le second attentat, à la voiture piégée, a fait 18 morts dont un policier à Mossoul, un bastion...