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Actualités - CHRONOLOGIE

La SADC tient aujourd’hui une réunion extraordinaire sur le Zimbabwe Mugabe maintient l’élection présidentielle malgré le retrait de l’opposition

Le régime au pouvoir au Zimbabwe a maintenu hier qu’un second tour du scrutin présidentiel aurait lieu vendredi, ignorant l’appel de l’ONU à annuler l’élection et considérant comme « nul et non avenu » le retrait de l’opposition. «L’élection aura lieu vendredi en accord avec nos lois et notre Constitution », a déclaré à l’AFP le ministre de la Justice, Patrick Chinamasa, peu après que l’opposition eut formellement déposé le retrait de sa candidature auprès de la Commission électorale du Zimbabwe (ZEC). « Tout retrait de candidature est nul et non avenu », a ajouté M. Chinamasa, affirmant que le retrait du leader de l’opposition Morgan Tsvangirai aurait dû intervenir au moins 21 jours avant le premier tour, le 29 mars. Le chef du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) avait renoncé dimanche à participer au scrutin face au chef de l’État Robert Mugabe, 84 ans et au pouvoir depuis l’indépendance en 1980, face à une « orgie de violences » orchestrées par le régime. Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné lundi à l’unanimité la campagne de violence contre l’opposition et « le comportement du gouvernement qui a dénié à ses opposants politiques le droit de faire librement campagne ». Ces violences et intimidations « ont rendu impossible la tenue d’une élection libre et équitable » vendredi, a ajouté le Conseil. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé à l’annulation du scrutin. Le leader de l’opposition est réfugié depuis la nuit de dimanche à lundi à l’ambassade des Pays-Bas à Harare, qu’il quittera « dès qu’(il sera) sûr que (sa) sécurité est assurée », a-t-il dit à l’AFP hier. Il a également rejeté toute élection tant que « les conditions actuelles » n’auraient pas changé. La veille, il avait demandé qu’un nouveau « scrutin spécial soit organisé dans une atmosphère libre et juste ». « Le gouvernement peut faire ce qu’il veut : il n’y aura pas d’élections car (...) je n’y participerai pas et parce que les gens n’y participeront pas », a-t-il insisté sur une radio néerlandaise. Morgan Tsvangirai mise sur la communauté internationale pour faire plier le président Mugabe depuis la défaite du régime aux élections générales du 29 mars. Mais le régime, qui, selon les analystes, craint de perdre tout semblant de légitimité si l’élection est annulée, reste sourd aux pressions internationales. « La Grande-Bretagne et ses alliés racontent une série de mensonges à propos du Zimbabwe (...) parce qu’ils veulent créer une situation pour justifier leur intervention au Zimbabwe », a encore dit M. Mugabe lundi, selon le quotidien d’État The Herald. Le plus vieux chef d’État d’Afrique accuse l’Occident, qui a adopté des sanctions contre le cercle au pouvoir après sa réélection contestée en 2002, de ruiner son pays, plongé dans un marasme économique sans précédent. La manœuvre de l’opposition le place toutefois en porte-à-faux vis-à-vis de ses habituels alliés en Afrique australe. Le président angolais José Eduardo dos Santos, un solide soutien de l’ancien héros de la lutte contre la suprématie blanche, a appelé il y a quelques jours le régime à faire cesser les violences. Il s’est entretenu hier à Luanda avec le ministre zimbabwéen des Affaires étrangères, Simbarashe Mumbengegwi, en marge d’une réunion des chefs de la diplomatie de la région consacrée au Zimbabwe. « Je suis venu consulter (dos Santos) en sa capacité de président de la commission de sécurité de la SADC », la Communauté de développement d’Afrique australe, a déclaré M. Mumbengegwi selon l’agence d’État Angop. « La situation au Zimbabwe est extrêmement paisible, n’en déplaise à certains médias occidentaux », a-t-il ajouté, précisant avoir remis au chef de l’État angolais une lettre du président zimbabwéen. Le Congrès national africain (ANC), autre parti hérité de la lutte, au pouvoir en Afrique du Sud, a pour la première fois hier tancé le régime zimbabwéen, l’accusant de « bafouer les droits démocratiques » obtenus par la guerre d’indépendance. Parallèlement, les dirigeants de plusieurs pays d’Afrique australe tiendront aujourd’hui au Swaziland une réunion au sommet extraordinaire sur la situation au Zimbabwe, a annoncé hier la présidence tanzanienne.
Le régime au pouvoir au Zimbabwe a maintenu hier qu’un second tour du scrutin présidentiel aurait lieu vendredi, ignorant l’appel de l’ONU à annuler l’élection et considérant comme « nul et non avenu » le retrait de l’opposition.
«L’élection aura lieu vendredi en accord avec nos lois et notre Constitution », a déclaré à l’AFP le ministre de la Justice,...