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Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

À quand un Liban laïc ? Le 25 mai 2008, après une vacance de six mois à la première magistrature de l’État, et suite à l’accord de Doha, le Liban a élu le général Michel Sleiman président de la République. Cette sortie politique, qui apparaît comme essentielle aux yeux du monde, s’avère être un détail pour les Libanais, conscients que leur problème est plus profond. Aujourd’hui, les discours sectaires des politiciens libanais ressemblent étrangement à ceux de 1975. Pourtant, au sein de la société libanaise, on entend de nombreuses voix réclamant un État laïc. Le 2 juin, des associations de la société civile ont même adressé une lettre ouverte à l’ensemble des responsables politiques qui dit en substance : « Nous en avons assez du confessionnalisme, de la personnification du pouvoir, de l’égocentrisme, de la violation des droits du citoyen et de l’absence de vision nationale réelle. » Un État laïc installerait un président de la République ou un Premier ministre selon le régime adopté, élu au suffrage universel direct ou indirect. Un chef de l’Exécutif chrétien, musulman, juif importe peu, l’essentiel étant d’accéder au pouvoir sur une base politique et non confessionnelle. Ainsi, au lieu d’attiser les haines, il serait grand temps que les politiciens libanais remplissent leur rôle. « Pour être un homme politique, il suffit de savoir ce que veut le peuple et de le crier plus fort que lui », disait Gamal Abdel Nasser. Criez, politiciens, criez. Élaborez une nouvelle Constitution. Soumettez-la à un référendum national. Et si le peuple ne vous suit pas, vous aurez alors dépassé le simple rôle du démagogue et deviendrez des précurseurs. Mettre le peuple libanais face à son destin, lui offrir de réelles solutions afin d’ouvrir une nouvelle page de son histoire, telle devrait être votre seule ambition. Sabyl GHOUSSOUB Elle est belle, la République Suite à un accord de convention entre la ville de Beyrouth et le conseil régional d’Île-de-France, ce dernier attribue chaque année cinq bourses masters à des étudiants beyrouthins méritants. Dans le passé, les critères facilitaient certains abus dus à notre traditionnel clientélisme politique. Il a donc été convenu, en accord avec tous les partenaires concernés, de les changer, un premier tri étant fait par les autorités culturelles et en coopération avec l’ambassade de France à Beyrouth, un second tri étant effectué par un comité regroupant toutes les universités de la région Île-de-France participant à ce projet pilote de coopération. Cette année donc, cinq étudiants, tous issus, simple hasard, de l’Université libanaise, ont obtenu ces bourses masters. À noter que la parité confessionnelle a été totalement respectée. Ces étudiants sont presque tous des majors de promotion nantis des meilleurs résultats et ayant toutes les qualités d’excellence requises pour de telles études supérieures. On ne peut imaginer le nombre d’interventions téléphoniques et autres à de hauts niveaux, que nous avons dû subir dans le but de favoriser telle ou telle autre personne. Et parmi ces pressions, celles d’un ministre courroucé de voir que la candidature d’un de ses poulains électoraux n’a pas été retenue parmi les heureux élus, allant jusqu’à m’insulter lors d’un entretien téléphonique avec une personnalité de la municipalité de Beyrouth. Ce cher ministre n’a même pas eu le courage de me contacter directement, préférant proférer ces injures indirectement, lui qui doit être sûrement le chantre de la démocratie. Elle est bien belle, notre République?! Dr Riad el-ALAILI Membre du conseil municipal de Beyrouth À propos d’un reportage La chaîne OTV a diffusé il y a peu un reportage sur la tuerie d’Ehden de 1978 et qui a coûté la vie à Tony Frangié et à plusieurs membres de sa famille. Il va sans dire que cette tragédie de la guerre civile libanaise reste condamnable. Toutefois, l’accord de Taëf a clos tous les litiges en imposant un modus vivendi faisant table rase sur toute les pages noires de notre histoire et infléchir un nouveau départ. En outre, les Frangié avaient publiquement annoncé qu’ils absolvaient les responsables. Faut-il encore demander des comptes sur les tueries perpétrées depuis Miziara jusqu’à, plus récemment, celle de Dahr el-Aïn ? La faillite des politiques chrétiens est un secret de Polichinelle. Les inepties et les contradictions stratégiques majeures ne pouvaient mener qu’au fiasco total dans le discours. À trop vouloir invoquer l’Histoire à la recherche de tragédies pour se concilier les faveurs des votes, on finit toujours par se retrouver nez à nez avec ses victimes.? Dr Joseph MANTOURA
À quand un Liban laïc ?

Le 25 mai 2008, après une vacance de six mois à la première magistrature de l’État, et suite à l’accord de Doha, le Liban a élu le général Michel Sleiman président de la République. Cette sortie politique, qui apparaît comme essentielle aux yeux du monde, s’avère être un détail pour les Libanais, conscients que leur problème est plus...