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Actualités - REPORTAGE

Suivi scolaire et psychologique, cours d’alphabétisation, rencontres avec les parents «?Janah?», un projet éducatif financé par l’IECD à l’intention des enfants irakiens

Pour la seconde année consécutive, le projet éducatif Janah, mis en place par l’Institut européen de coopération et de développement (IECD), prend en charge plus de 200 familles irakiennes réfugiées au Liban et qui habitent les régions de Sed el-Bauchrieh, Za’aytrieh et le quartier adjacent de Hay el-Syriane. Le programme consiste en la scolarisation des enfants irakiens, la mise en place de sessions de soutien scolaire, des cours d’alphabétisation et la formation professionnelle des jeunes. L’association assure aussi un accompagnement régulier des bénéficiaires, effectue des visites auprès des familles, organise des rencontres entre parents et travailleurs sociaux, et effectue un suivi de l’absentéisme. Le mois prochain, les enfants ayant bénéficié du projet Janah donneront une représentation en présence des nombreux partenaires de l’association qui visent à adoucir le quotidien des réfugiés d’Irak. Souhaïla Tok, psychologue et travailleur social, connaît une à une les familles irakiennes installées dans la région, leurs conditions de vie, ainsi que leurs besoins économiques et éducatifs. Elle indique que 100 enfants irakiens bénéficient du soutien scolaire et participent, trois après-midi par semaine, par rotation, aux cours de rattrapage donnés par des éducateurs, à l’école des pères antonins de Sed el-Baouchrieh. «?Les enfants bénéficient de ce suivi scolaire jusqu’à la classe de cinquième?», précise-t-elle. Elle ajoute que des formations professionnelles sont proposées à 90 jeunes de 16 à 24 ans, notamment en informatique, en mécanique et esthétique. De plus, des cours d’anglais et d’alphabétisation sont proposés aux adultes. Et la psychologue de constater l’importante différence de niveau entre les enfants irakiens et libanais, de même que le bas niveau des enfants irakiens en langues étrangères. «?Il y a souvent deux classes d’écart entre un enfant libanais et un enfant irakien du même âge, constate-t-elle. Il faut prendre en considération le fait que les enfants irakiens viennent d’un pays en guerre et d’une culture différente?», observe-t-elle à ce propos. Souhaïla Tok ajoute que les sessions de soutien scolaire sont accompagnées d’activités récréatives au quotidien, dont certaines sont organisées par des élèves d’écoles privées. Elle précise qu’il est important de motiver les enfants et de leur assurer des moments de jeux, de détente et de défoulement. Des excursions sont également organisées dans cet objectif. Des parents qui ont baissé les bras La psychologue indique aussi que les travailleurs sociaux, les psychologues et les orthophonistes rencontrent régulièrement les parents afin de leur apporter un soutien dans l’éducation de leurs enfants. «?La plupart d’entre eux vivent dans des quartiers populaires dont ils ne connaissent pas les dangers, remarque-t-elle. Nous les mettons en garde contre les risques que constitue la rue pour leurs enfants et attirons leur attention sur l’importance de leur rôle de parents. Car nombre d’entre eux ont baissé les bras, vu la situation de grande précarité dans laquelle ils se trouvent?», constate-t-elle. Mme Tok souligne que «?les parents, qui effectuent de menus travaux pour nourrir leurs familles, sont souvent eux-mêmes exploités par des patrons peu scrupuleux qui profitent du fait qu’ils sont installés au Liban de manière illégale, n’ayant d’autres papiers que ceux de réfugiés délivrés par l’UNHCR?». Quant à la scolarisation des enfants, elle est financée par la Société de bienfaisance chaldéenne, partenaire de l’IECD, par le biais de bourses scolaires au profit de 200 enfants irakiens, «?vu que la grande majorité des familles installées dans ces quartiers est de religion chrétienne?», précise Mme Tok. L’IECD, qui a 20 ans d’âge, n’en est pas à sa première initiative au Liban. Opérant dans deux secteurs, notamment dans la formation professionnelle et l’éducation, et dans le développement et l’appui à la petite et à la microentreprise, «?l’association est à la base de la création de l’Institut technique franco-libanais (ITFL)?», qui forme de jeunes Libanais aux métiers des secteurs hôtelier et hospitalier, explique François Le Forestier, chargé de la communication institutionnelle au sein de l’IECD. L’association a également mis en place un projet de renforcement et de réhabilitation de 10 instituts d’électromécanique. Par ailleurs, dans la région du Sud, elle contribue au développement de l’industrie de l’huile d’olive. M. Le Forestier tient à préciser que le Conseil général des Hauts-de-Seine est partenaire du programme de Sed el-Baouchrieh depuis deux ans. «?C’est d’ailleurs Nicolas Sarkozy qui avait signé en personne la convention de partenariat de ce programme lorsqu’il était président du Conseil général des Hauts-de-Seine?», souligne-t-il. Et d’indiquer que «?le vice-président du Conseil général, Jean-Paul Dova, a visité le programme au début du mois de mai?». L’avenir du projet Janah est aujourd’hui entre les mains du Conseil général des Hauts-de-Seine. Mais vu les excellents résultats observés jusqu’à présent, les chances sont grandes que le projet soit reconduit. «?D’autant que les réfugiés irakiens du Liban sont en situation de grande détresse?», observe M. Le Forestier, précisant qu’«?ils éprouvent de grandes difficultés à se prendre en main et vivent leur passage au Liban comme un trou noir, dans l’attente d’émigrer vers l’Australie, les États-Unis ou ailleurs?». Anne-Marie El-HAGE
Pour la seconde année consécutive, le projet éducatif Janah, mis en place par l’Institut européen de coopération et de développement (IECD), prend en charge plus de 200 familles irakiennes réfugiées au Liban et qui habitent les régions de Sed el-Bauchrieh, Za’aytrieh et le quartier adjacent de Hay el-Syriane. Le programme consiste en la scolarisation des enfants irakiens,...