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L’offensive vise à renverser le président Deby Confusion autour des combats entre rébellion et armée dans l’est du Tchad

La confusion régnait hier dans l’est du Tchad sur la situation militaire, cinq jours après l’offensive lancée par la rébellion contre le régime du président Idriss Deby, les deux protagonistes donnant des versions contradictoires. Un officiel de haut rang tchadien a affirmé à l’AFP dans l’après-midi que de « violents combats » avaient eu lieu quand l’armée avait intercepté des rebelles « près de Biltine », ville située à 100 km d’Abéché, capitale de l’est du Tchad. Dans la matinée, la rébellion avait annoncé s’être emparée de Biltine qui n’était « pas défendue ». « Notre stratégie n’est pas de garder la ville », avait souligné Ali Gueiddei, un chef rebelle. Plus tard, la rébellion a déclaré qu’elle occupait toujours Biltine à 16h30 heure locale (15h30 GMT) et a démenti les affirmations de N’Djamena faisant état de violents combats. « Ce sont de fausses informations. Ils essayent de rehausser leur moral. C’est tout », a affirmé à l’AFP Ali Gueddei, porte-parole des rebelles de l’Alliance nationale regroupant les diverses factions tchadiennes, joint par téléphone depuis N’Djamena. Une source militaire tchadienne a indiqué que l’armée tentait « de prendre en étau » la colonne rebelle « qui fait des ronds dans l’Est » depuis le début de l’offensive. « Les rebelles tentent de nous attirer pour qu’on dégarnisse certains points, mais l’armée a renforcé tous les coins stratégiques », a ajouté cette source. De source militaire française, l’armée tchadienne a concentré près de la moitié de ses troupes dans divers points stratégiques de l’est du pays. Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a indiqué que Abéché, « principale base opérationnelle du HCR dans l’Est, a été bouclée par l’armée tchadienne hier, rendant très difficile tout déplacement des travailleurs humanitaires ». Dimanche, la rébellion s’était emparée de Am-Dam, à 120 km au sud-ouest d’Abéché, après avoir occupé brièvement samedi Goz Beida (200 km au sud d’Abéché). À chaque fois, les rebelles semblent prendre les villes sans grands combats, mais à grands renforts de publicité. « Actuellement, notre tactique est d’étirer les troupes gouvernementales. Ce sont de véritables courses-poursuites », explique Abderaman Koulamallah, autre chef rebelle ayant participé à l’offensive de février sur N’Djamena et qui avait été à deux doigts de renverser M. Deby. À N’Djamena, les autorités insistent sur le fait que l’armée a la situation bien en main. Une source de haut rang a affirmé hier à l’AFP : « Il n’y a aucune nouveauté sur le plan militaire. C’est le même groupe qui tourne en rond d’un coin à l’autre. » Selon une source militaire, « le groupe (rebelle) a éclaté en plusieurs colonnes dont on a du mal à évaluer le nombre de véhicules. » Au plan diplomatique, l’Alliance nationale a « exprimé ses regrets face à l’épreuve subie par les organisations non gouvernementales (ONG) lors de la chute de Goz Beida » qui a connu des pillages et les a « encouragées à mener à bien leur mission au Tchad ». La rébellion a également accueilli « avec satisfaction » les déclarations du ministre des Affaires étrangères français Bernard Kouchner à Abidjan, qui a affirmé que la France « n’interviendrait plus ». L’Alliance a rappelé à la France à la « stricte neutralité », lui redemandant de cesser « ses survols » de renseignements au profit de l’armée tchadienne. L’Union africaine (UA) a, quant à elle, fermement condamné l’attaque rebelle, tout comme le Conseil de sécurité de l’ONU qui se dit « prêt à envisager des mesures appropriées contre les groupes ou les individus qui constituent une menace pour la stabilité de la région ».
La confusion régnait hier dans l’est du Tchad sur la situation militaire, cinq jours après l’offensive lancée par la rébellion contre le régime du président Idriss Deby, les deux protagonistes donnant des versions contradictoires.
Un officiel de haut rang tchadien a affirmé à l’AFP dans l’après-midi que de « violents combats » avaient eu lieu quand l’armée...