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Disparition - Le cinéaste a offert avec 54 films réalisés en un demi-siècle une subtile peinture de la société de son pays Dino Risi, prince de la comédie italienne, n’est plus

Le cinéaste Dino Risi, prince de la comédie italienne, s’est éteint hier matin à son domicile de Rome à 91 ans, a annoncé l’agence ANSA. La presse italienne a aussitôt rendu hommage à Dino Risi, bousculant ses pages Internet pour une évocation illustrée des plus récentes photos du « grand vieillard du cinéma » à la chevelure neigeuse. « Avec Mario Monicelli, Nanny Loy, Ettore Scola, Luigi Comencini, il a été un des grands maîtres de la comédie à l’italienne », a commenté La Repubblica. Il était « une sorte de Billy Wilder made in Italy », ajoute le journal. « Il a tourné des films qui ont fait l’histoire du cinéma », écrit La Stampa, qui cite Les Monstres ou la série Pain, Amour... Pour l’agence ANSA, le « père de la comédie à l’italienne » « savait marier esprit populaire et rigueur, humour canaille et moralisme secret ». Le cinéaste Dino Risi était considéré comme le père de la comédie italienne et a offert, avec 54 films réalisés en un demi-siècle, une subtile peinture de la société de son pays. Né à Milan le 23 décembre 1916, diplômé en médecine et spécialisé en psychiatrie, Dino Risi a d’abord été critique, scénariste et producteur de documentaires avant de se lancer dans le cinéma. Il fait ses débuts comme assistant de Mario Soldati pour Piccolo mondo antico (1941) et d’Alberto Lattuada pour Giacomo l’idealista (1942). Il tourne ensuite une vingtaine de courts-métrages dans les années 40. Dans les années 1950, il s’installe à Rome pour se consacrer entièrement au cinéma. En 1951, il tourne Vacanze col gangster et en 1955 Pain, Amour, Ainsi soit-il, avec Sophia Loren. Le premier film qui vaut à Risi un succès personnel véritable est Pauvres mais beaux (Poveri ma belli), farce critique tournée en 1956. Servi par ses acteurs fétiches – Nino Manfredi, Vittorio Gassman, Ugo Tognazzi, Alberto Sordi et Marcello Mastroianni – il a excellé dans le film à sketches, comme la série Les Monstres (1964, 1978, 1983). Dans ses films, le ton divertissant a souvent cédé le pas au drame, comme dans Le Fanfaron (1962), avec Vittorio Gassman et Jean-Louis Trintignant, considéré en Italie comme son œuvre maîtresse. Pour Parfum de femme (1974), avec Gassman et Agostina Belli, il reçoit en France le César du meilleur film étranger. Il enchaîne ensuite avec Âmes perdues (1977), avec Catherine Deneuve et Gassman, Dernier Amour (1978), Fantôme d’amour (1981), avec Romy Schneider et Marcello Mastroianni, ou Fou de guerre (1985) avec Coluche et Beppe Grillo. Dino Risi a reçu un Lion d’or pour sa carrière à la Biennale de Venise en 2002. Le prince de la comédie maniait aussi à la perfection l’autodérision. Au lendemain de la mort de Michelangelo Antonioni et d’Ingmar Bergman, le 30 juillet 2007, Dino Risi, déjà 90 ans à l’époque, déclarait : « Moi qui pourrais m’en aller d’un moment à l’autre, maintenant je ferais mieux d’attendre, car si je meurs aujourd’hui, les journaux télévisés mettront cette information après les sports. » Antonioni « était bon, mais je ne l’ai jamais aimé, il était un peu ennuyeux », avait aussi commenté Dino Risi, seule voix discordante dans un concert de louanges. Du haut de son âge et de sa célébrité, Dino Risi n’avait pas peur des jugements à contre-courant. Peu après la condamnation par le Vatican, en juin 2007, des dépassements dangereux sur la route considérés comme « une occasion de pécher », Dino Risi répliquait ironiquement : « Alors je suis un assassin », en allusion à son film culte Le Fanfaron, dont le titre original en italien est Le dépassement (Il sorpasso). « Je pense que le Vatican perd du terrain et pour cette raison appuie de plus en plus sur l’accélérateur », avait-il ajouté. Dino Risi avait signé une autobiographie, publiée en 2004 en France sous le titre Mes monstres.
Le cinéaste Dino Risi, prince de la comédie italienne, s’est éteint hier matin à son domicile de Rome à 91 ans, a annoncé l’agence ANSA.
La presse italienne a aussitôt rendu hommage à Dino Risi, bousculant ses pages Internet pour une évocation illustrée des plus récentes photos du « grand vieillard du cinéma » à la chevelure neigeuse.
« Avec Mario Monicelli,...