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Actualités - CHRONOLOGIE

Première grande rétrospective Jeff Koons à Chicago

Alors que s’ouvre à Chicago sa première grande rétrospective avec 60 installations et peintures, Jeff Koons, artiste américain kitsch, avant-gardiste et provocateur, explique dans un entretien à l’AFP que l’art a la capacité de devenir une forme de vie à lui seul. À quelques heures de l’inauguration au Musée d’art contemporain de la ville, ganté de blanc, Jeff Koons ajuste avec soin le piédestal d’une de ses pièces les plus connues : le lapin gonflable en inox. À plusieurs reprises, il vérifie minutieusement l’esthétique du lapin face à un œuf géant mauve et un homard rouge gonflable qui pend du plafond. Son but est de créer une réaction physique et viscérale chez le spectateur. «?Je voudrais que les visiteurs réalisent que leurs propres réactions vis-à-vis de cet art sont le sens même de ce travail?», confie l’artiste.?«?L’art a la capacité d’essayer d’imiter la vie, d’essayer, à travers des choses inanimées, de défier l’énergie vitale et devenir une forme de vie à lui seul?», ajoute-t-il. Fameux pour ses statues géantes de drôles de chiens gonflables aux couleurs acidulées, Jeff Koons, 53 ans, a été fasciné par les objets courants dès son enfance alors que son père tenait un magasin de meubles en Pennsylvanie. Installé à New York en 1977, diplômé de l’École d’art de Chicago, il a d’abord travaillé pour le Musée d’art moderne (Moma), mais aussi pour Wall Street afin de financer ses premiers projets. Il a atteint la célébrité dans les années 80 avec ses installations monumentales d’avant-garde et choqué le monde artistique avec sa série de peintures Made in Heaven (Fabriqué au paradis). Il s’y dépeint lui-même dans des situations explicites avec son épouse Ilona Staller (La Cicciolina), star du porno italienne, dont il divorce à grands bruits en 1992. Cette année-là, il renoue avec le succès avec son gigantesque chiot d’une douzaine de mètres de haut couvert de fleurs qui trône à New York. En 1995, il commence une série de sculptures en inox à la production très coûteuse, les Célébrations, encore incomplète. «?La série des Célébrations est une œuvre à laquelle j’ai travaillé dans le milieu des années 1990 lorsque je traversais ce terrible divorce et cette bataille en justice pour la garde de notre fils?», raconte-t-il à l’AFP. «?À l’époque, j’avais vraiment besoin de m’accrocher à quelque chose qui maintienne ma confiance dans l’humanité?», explique-t-il. «?La portée du travail de Jeff Koons est si profonde qu’il est l’un des plus influents, les plus visibles des artistes contemporains?», affirme le commissaire invité de l’exposition, Francesco Bonami. «?Alors que Marcel Duchamp a changé la perception d’un objet, sa présentation, Jeff Koons a transformé la nature du banal en utilisant des matériaux très sophistiqués, parfois très chers?», dit-il. «?Son utilisation d’icônes de consumérisme n’est pas seulement visuelle. La transformation, l’agrandissement qu’il en fait dans des matériaux différents est une tentative de porter la culture populaire au niveau des beaux-arts?», ajoute M. Bonami. Mira OBERMAN (AFP)
Alors que s’ouvre à Chicago sa première grande rétrospective avec 60 installations et peintures, Jeff Koons, artiste américain kitsch, avant-gardiste et provocateur, explique dans un entretien à l’AFP que l’art a la capacité de devenir une forme de vie à lui seul.
À quelques heures de l’inauguration au Musée d’art contemporain de la ville, ganté de blanc, Jeff...