D’anciens diplomates américains rencontrent Haniyeh Le Premier ministre israélien diffère la réunion du cabinet de sécurité sur une trêve

Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a différé hier une réunion de son cabinet de sécurité prévue ce même jour sur une trêve des violences avec le Hamas négociée par l’Égypte, a indiqué un important responsable israélien. « Il s’agit d’une décision qui doit être examinée par le cabinet de sécurité (...). Cette décision, importante et sérieuse, aura des implications à long terme », a affirmé M. Olmert, selon ce haut responsable qui a requis l’anonymat. Le Premier ministre a en outre reporté le départ, prévu hier pour Le Caire, du conseiller politique du ministère de la Défense, Amos Gilad, représentant d’Israël aux négociations indirectes avec le Hamas. Toujours de même source, M. Olmert a ajouté : « Notre engagement est clair : la situation dans le sud (d’Israël) ne peut pas continuer, et seul le cabinet de sécurité est habilité à prendre des décisions à ce sujet. » Il a ainsi fait allusion aux incessants tirs de roquettes palestiniennes contre le sud d’Israël à partir de la bande de Gaza. L’Égypte mène des efforts de médiation avec le Hamas en vue d’une trêve, car Israël considère le mouvement islamiste comme une « organisation terroriste » et refuse de le reconnaître comme interlocuteur. Le Hamas propose de stopper les tirs de roquettes en échange de la levée du blocus israélien sur Gaza et de la réouverture des terminaux routiers entre ce territoire et l’extérieur, en particulier celui de Rafah, à la frontière égyptienne. Israël exige pour sa part la fin des tirs de roquettes et de la contrebande d’armes entre le Sinaï égyptien et la bande de Gaza, ainsi que des progrès dans les pourparlers en vue de la libération du soldat israélien Gilad Shalit, enlevé en Israël en 2006 par trois groupes armés palestiniens, dont l’un relevant du Hamas. Le haut responsable israélien a par ailleurs indiqué que les discussions sur une trêve n’étaient « pas encore arrivées à maturation ». « Israël n’a pas reçu d’indications claires sur les conditions définitives soumises à l’Égypte par le Hamas concernant ses engagements à mettre fin à la contrebande d’armes ni sur les mécanismes de mise en œuvre d’un tel accord », a-t-il avancé. Parallèlement, d’anciens diplomates américains membres du « Conseil des intérêts nationaux », opposé au soutien américain à Israël, ont annoncé hier avoir rencontré à Gaza le dirigeant du Hamas, Ismaïl Haniyeh, ex-Premier ministre palestinien. « Nous avons eu une discussion très intéressante et franche avec le Premier ministre », a déclaré à la presse après la rencontre Richard Viets, ancien ambassadeur en Jordanie, au début des années 1980 et ancien n° 2 de l’ambassade des États-Unis à Tel-Aviv entre 1977 et 1979.