Un documentaire américain sur les stéroïdes et le mythe du « winner »

Un documentaire sorti aux États-Unis s’attache à démonter une culture américaine de la gagne à tout prix par l’usage excessivement répandu des stéroïdes. Bigger, Stronger, Faster (Plus grand, plus fort, plus vite) présente des interviews avec des accros du bodybuilding, des experts médicaux, des élus du Congrès ou des sportifs comme Carl Lewis, Ben Johnson ou Floyd Landis. Mais le film, financé par les producteurs de Fahrenheit 9/11 et Bowling for Columbine de Michael Moore, s’appuie aussi sur le récit à la première personne, à la fois comique et émouvant, du réalisateur Chris Bell sur son usage de stéroïdes, avec ses frères haltérophiles et bodybuilders. Bell explique vouloir souligner « toute l’hypocrisie » entourant l’usage des stéroïdes aux États-Unis. Il raconte avoir grandi bercé par l’illusion de devenir comme ses idoles, les « winners » Sylvester Stallone ou Arnold Schwarzenegger. « En voyant tous ces héros plus grands que nature, je voulais être comme eux, et je ne savais pas qu’ils utilisaient des stéroïdes », dit-il. Le film note la tendance à cibler des boucs émissaires comme l’ancien sprinter canadien Ben Johnson alors qu’on peut retrouver la trace des stéroïdes dans les équipes olympiques américaines des années 1950 ou 1960. Il souligne aussi les lacunes dans la réglementation des agences comme la Food and Drug Administration sur des stimulants comme les compléments diététiques. « Tout doit être plus grand et plus performant, cela fait partie de la psyché américaine », conclut Bell. « Ce ne sont pas les stéroïdes qui sont le problème. L’idée de stéroïdes naît de l’idée d’être américain. »