Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Interview express du secrétaire général adjoint de l’ONU à « L’Orient-Le Jour » Jean-Marie Guéhenno : La Finul joue un rôle très important parce qu’elle constitue un signal politique très fort

La Journée mondiale des Casques bleus des Nations unies, le 29 mai, a coïncidé cette année avec le soixantième anniversaire de la première opération de maintien de la paix de l’ONU (l’Organisme des Nations unies chargé de la surveillance de la trêve, ONUST). Au cours d’une cérémonie officielle au siège de l’ONU à New York, le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Marie Guéhenno, a déposé une gerbe de fleurs pour honorer la mémoire de plus de 2 400 Casques bleus qui ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions au cours de ces 60 dernières années. Lors d’une conférence de presse tenue au siège de l’ONU, Jean-Marie Guéhenno, dont le mandat s’achève fin juillet, a rendu hommage à ces 100 000 hommes et femmes issus de 120 pays différents déployés dans les zones de conflit à travers le monde. Le Bangladesh, le Pakistan, l’Inde, le Nigeria et le Népal constituent 40 % des effectifs, alors que l’Union européenne, le Japon et les États-Unis assument la plus grande partie d’un budget qui s’élève aujourd’hui à 6,5 milliards de dollars par an. La mission de ces forces est « une des plus dangereuses », a-t-il relevé. Jean-Marie Guéhenno a rendu hommage à la Finul qui s’est acquittée de sa mission avec succès. Il a indiqué qu’il s’était lui-même rendu au Liban et qu’il avait visité les troupes de la Finul la semaine dernière pour mesurer l’ampleur de la tâche accomplie. Coupant court à toute spéculation au sujet des rapports de la Finul (critiqués par Israël), Jean-Marie Guéhenno a indiqué qu’ « il est clair que la mission de la Finul doit être entièrement transparente. Elle doit rapporter les faits comme elle les voit. Elle doit rapporter des faits qui ont été vérifiés et non point des rumeurs, a-t-il dit. Tout fait qui a été vérifié doit être nécessairement rapporté. C’est de cette manière que nous bâtissons la confiance. Et c’est de cette manière que nous devons continuer à faire notre travail. C’est notre principal atout ». Lors d’un entretien accordé à L’Orient-Le Jour, Jean-Marie Guéhenno répond aux accusations d’Israël qui reproche au commandant en chef de la Finul, le général Claudio Graziano, de « faire fi du transfert d’armement vers le Liban, qui se déroule non loin du sud du Litani, sous le regard indifférent de la Finul ». M. Guéhenno a clairement laissé entendre que le « général (Claudio) Graziano sait très bien que la crédibilité de la mission (Finul) consiste à faire son travail de façon professionnelle, en faisant des rapports sur tout ce qu’il voit ». Et d’ajouter : « On ne peut pas oublier d’abord que la mission est là pour assister les forces armées libanaises ; elle ne peut pas se substituer à ces forces. La mission joue donc un rôle très important car elle est un signal politique très fort. L’engagement de la mission avec des forces armées libanaises est un engagement très positif. » M. Guéhenno a aussi indiqué que « le haut commandement israélien reconnaît que la mission a fait son travail, et le général Michel Sleimane lui aussi reconnaît que la mission fait son travail ». Et d’ajouter : « Ceux qui observent le Liban reconnaissent que la mission, avec les limites qui sont les siennes, fait le maximum pour remplir son mandat, c’est-à-dire pour éviter toute activité hostile le long du Litani, et donc aider les forces armées libanaises à éviter l’introduction d’armement au sud du Litani. Jusqu’à présent, quand la mission a découvert les armes, celles-ci n’étaient pas récemment placées au sud du Litani. Elles étaient là depuis un moment. » « Je crois que, dans un conflit comme celui qui oppose Israël et le Liban, il est logique que chacune des parties fasse pression sur la mission pour qu’elle donne le maximum, a-t-il poursuivi. La mission continuera à faire tout ce qu’elle peut, par sa présence qui est très dissuasive, parce que la densité de la mission au sud du Litani est très importante._Il y a des troupes partout. Je crois que c’est un facteur dissuasif très important. La mission a aussi des équipements sophistiqués pour détecter l’origine d’un tir de roquette. » Et de conclure : « Nous savons bien que, stratégiquement, la stabilité et la paix du Liban sont un processus politique. Ce qui s’est passé dimanche avec l’élection consensuelle du général Sleimane est un premier pas vers le retour à une solution politique des problèmes libanais. Il faudra bien que ce premier pas soit suivi de beaucoup d’autres. » NEW YORK, de notre correspondante aux Nations unies Sylviane ZEHIL
La Journée mondiale des Casques bleus des Nations unies, le 29 mai, a coïncidé cette année avec le soixantième anniversaire de la première opération de maintien de la paix de l’ONU (l’Organisme des Nations unies chargé de la surveillance de la trêve, ONUST). Au cours d’une cérémonie officielle au siège de l’ONU à New York, le secrétaire général adjoint aux opérations de...