Ban Ki-moon à « L’Orient-Le Jour » : « L’ONU continuera à s’assurer de la mise en œuvre complète des résolutions du Conseil de sécurité »

New York, de notre correspondante aux Nations unies, Sylviane ZEHIL De retour d’une visite qui l’a mené au Myanmar et en Chine pour mesurer l’ampleur de la catastrophe qui a frappé ces deux pays, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a tenu une conférence de presse au cours de laquelle le dossier libanais a été aussi abordé. Interrogé par L’Orient-Le Jour au sujet de l’arsenal du Hezbollah qui n’a pas fait l’objet de décision tranchée lors des négociations de Doha, Ban Ki-moon a indiqué que « ce qui importe est l’esprit de Doha ». « Avec cet accord, je ne m’attendais pas à ce que toutes les questions en suspens soient résolues. Il y a encore de nombreuses questions à régler, y compris l’application des résolutions du Conseil de sécurité 1559 et 1701 », a-t-il affirmé. Après la conclusion de l’accord interlibanais, il avait exprimé l’espoir qu’il serait « le prélude à une période durable de réconciliation nationale ». Ban Ki-moon a aussi insisté sur le fait que « les Nations unies continueront à s’assurer de la mise en œuvre complète de toutes les résolutions du Conseil de sécurité ». « Ceci implique toutes les questions relatives notamment au Hezbollah, et d’autres, politiques, sociales, et en rapport avec la stabilité » du Liban, a-t-il encore dit. Pour Ban Ki-moon, l’accord de Doha offre une « nouvelle occasion au peuple et au gouvernement libanais ». « Je l’encourage vivement. Mais en même temps, nous devons constamment travailler ensemble. Dans ce but, j’exhorte les dirigeants libanais de tous bords de poursuivre un dialogue plus profond en vue d’une réconciliation nationale et d’une stabilité socio-politique », a-t-il fait valoir. Ban Ki-moon a aussi indiqué qu’« il est très encourageant de voir que les Libanais ont élu un nouveau président. J’espère de tout cœur que le peuple libanais, ainsi que toutes les institutions démocratiques qui ont été paralysées depuis novembre dernier, recouvreront leur vitalité. C’est une occasion que tout le monde doit saisir, surtout que la communauté internationale a exprimé sa solidarité à cet égard. En tant que secrétaire général des Nations unies, j’ai été profondément impliqué dans ce processus, je me sens encouragé et je suis prêt à continuer à travailler avec tous les leaders du Liban », a-t-il conclu. Wolff : Pas de stabilité à long terme en présence de milices armées De son côté, le numéro deux de la mission diplomatique des États-Unis auprès de l’ONU, l’ambassadeur Alejandro Wolff, a réaffirmé à L’Orient-Le Jour l’appui de son pays à l’élection du général Sleimane à la tête de l’État. « Il y a encore beaucoup de travail à réaliser dans la mesure où il y a eu une vacance au niveau de la présidence et des institutions », a-t-il ajouté. Après avoir rappelé les résolutions du Conseil de sécurité sur le Liban, M. Wolff a indiqué que pour les États-Unis, « l’important est de se concentrrer – et c’est ce que le peuple libanais souhaiterait aussi – sur la souveraineté, l’intégrité territoriale du Liban, ainsi que sur le contrôle total de toutes ses institutions par le gouvernement ». Prié de dire si les États-Unis se concentreraient aussi sur les armes du Hezbollah qui restent un sujet d’inquiétude, M. Wolff a noté que le désarmement des milices fait partie de l’accord de Taëf. « Il ne peut y avoir une paix et une stabilité à long terme au Liban s’il y a des milices armées, en particulier des milices ayant un agenda personnel et qui n’hésitent pas à prendre pour cible les citoyens. Le monopole de la force doit être détenu par les institutions légitimes de l’État et les forces armées libanaises », a-t-il conclu.