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Actualités - OPINION

Il est temps…

Il faut dire la vérité, il faut avoir le courage de garder les yeux ouverts pour regarder les problèmes en face. Les incidents de ces derniers jours ont ravivé en nous ce qu’on croyait enfui dans nos mémoires, ce qu’on ne pensait plus jamais revivre. Une nouvelle guerre civile, une guerre confessionnelle est au parvis de nos maisons si ce n’est dans. À croire que trente ans de guerres et de conflits ne nous ont rien appris. Rappelons-nous les massacres de Safra et Ehden, interchrétiens, entre les Phalanges, Ahrar et Marada. La triste révolte au sein des Forces libanaises entre Geagea et Hobeika, durant laquelle les gens étaient balancés vivants par-dessus les ponts. Et le conflit qui opposa le Hezbollah à Amal, remplissant la banlieue sud de Beyrouth de cadavres d’hommes de même religion et de même rite. Le Hezbollah était l’ennemi numéro un de la Syrie, qui avait tué ses hommes en armant Amal contre lui. Alors qu’aujourd’hui, le Hezbollah est le principal partisan de la Syrie. N’oublions pas les batailles d’?«?ilgha’?» (annulation) et de «?Tahrir?» (libération) durant lesquelles les frères se sont entretués, les fils ont tué leurs propres pères. Beaucoup d’erreurs ont été commises dans l’histoire du Liban, beaucoup de sang a été versé et nous n’avons pas besoin d’en verser davantage. Mais une fois de plus, les Libanais ont démontré au monde entier leur incapacité à cohabiter dignement entre eux. Ce sont les pions des forces étrangères, qui s’arment de consignes venues de l’extérieur pour s’affronter. Une fois de plus, la naïveté de certains transforme le Liban en champ de bataille. Un lieu où Palestiniens, Israéliens, Syriens, Américains, Iraniens, Saoudiens, Égyptiens, Allemands, Français et beaucoup d’autres nous manipulent comme des marionnettes pour un millier de motifs et intérêts. Ils nous ont tous bernés avec ce que l’on appelle la cause arabe et la cause palestinienne, alors qu’ils ont été les premiers à verser le sang palestinien en Jordanie, en Égypte et en Syrie, et ils ont renvoyé la balle dans notre camp au nom de cette même cause arabe qu’eux-mêmes ne défendent pas. Fascinés par le pouvoir, nos politiciens, nos dirigeants, les chefs de parti se livrent une fois de plus à des luttes et à des batailles sanglantes, plus cruelles envers leurs frères qu’envers leurs ennemis jurés. Et ils ont encore une fois eu le talent de confondre la défense des intérêts et des prérogatives du Liban avec la recherche de leurs intérêts propres. Ce n’est pas de leur faute. C’est la faute de ces faibles qui ont pris les armes de la haine et de la jalousie sous leur direction. Nous sommes tous coupables, parce que nous participons à la guerre même si nous ne sommes pas armés?; nous sommes impliqués dans la guerre même si nous ne sommes pas armés?; nous sommes impliqués dans la guerre chaque fois que nous votons pour un intérêt personnel. Nous avons tous péché et nous avons tous perdu. Il faut faire renaître l’espoir parce que dans la société libanaise, les peurs sont innombrables. Et les gens ne veulent plus construire et reconstruire ce que leurs propres compatriotes détruisent. Il est temps, il est grand temps, il est plus que temps d’agir, que la jeunesse prenne son avenir en main, que la société comprenne qu’elle est seule à avoir le pouvoir de décision. Le député est rémunéré pour la représenter au Parlement. Le ministre est un expert qu’elle engage pour organiser sa société. Tous ceux qui ont souffert de la guerre et de l’oppression, chrétiens, druzes, musulmans, doivent se libérer de ces ingérences étrangères, et bâtir ensemble une nation d’une dimension morale telle qu’elle soit à nouveau la première de toutes les nations du monde à bousculer les frontières de la race, de la religion et de la culture. Ensemble, nous pouvons établir un équilibre, développer et maintenir nos valeurs orientales et les droits d’un homme valant toutes les richesses du monde. Ensemble, nous pouvons édifier des collectivités fortes et des armes qui nous permettront de ne pas recourir à d’autres armes pour défendre le Liban et assurer un avenir pour nos enfants. Notre avenir dépend de nous et non de ceux qui nous dirigent. Karim FADDOUL
Il faut dire la vérité, il faut avoir le courage de garder les yeux ouverts pour regarder les problèmes en face.
Les incidents de ces derniers jours ont ravivé en nous ce qu’on croyait enfui dans nos mémoires, ce qu’on ne pensait plus jamais revivre. Une nouvelle guerre civile, une guerre confessionnelle est au parvis de nos maisons si ce n’est dans.
À croire que trente...