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Cinéma - « Vicky Cristina Barcelona », une comédie légère et teintée d’autodérision Une fantaisie catalane de Woody Allen enchante le 61e Festival de Cannes

Woody Allen a enchanté le Festival de Cannes hier avec son dernier film, « Vicky Cristina Barcelona », une comédie légère, teintée d’autodérision, où Scarlett Johansson et Penelope Cruz se partagent le cœur d’un « latin lover », pur fantasme féminin incarné par Javier Bardem. À 72 ans, le New-Yorkais Woody Allen est, pour la dixième fois, hors compétition à Cannes où il a monté les marches rouges dans la soirée avec ses acteurs. Après sa trilogie londonienne – Match Point, Scoop, Le rêve de Cassandre –, Allen a posé sa caméra à Barcelone à l’invitation d’un producteur local, pour cette fantaisie qui réunit son égérie Scarlett Johansson et deux Espagnols exilés à Hollywood, Cruz et Bardem. Le décor est planté avec rapidité, voire désinvolture, par une voix off : deux jeunes amies américaines, la sérieuse Vicky (Rebecca Hall) et la très délurée Cristina (Scarlett Johansson), passent l’été dans la capitale catalane. Dans la ville au romantisme quasi accablant que dépeint Allen, à grand renfort d’airs de guitare, de jardins luxuriants et de façades baroques signées Gaudi, les deux filles rencontrent Juan Antonio (Javier Bardem), un peintre torturé par la séparation d’avec sa femme, Maria Elena (Penelope Cruz). Séduit par Vicky autant que par Cristina, le bellâtre les invite d’emblée toutes deux dans son lit... mais seule Cristina mord à l’hameçon. Juan Antonio et elle entament alors une liaison, bientôt contrariée par la réapparition de la violente Maria Elena : après avoir lutté pour le cœur d’Antonio, les deux femmes trouvent dans l’amour à trois un véritable éden. Très en forme, les acteurs de Vicky Cristina Barcelona jouent avec les clichés de la comédie romantique, tandis que la mise en scène joue du second degré : chanson mièvre en guise de bande son, scènes d’amour sabotées.. Les moments les plus comiques du film sont de brillantes joutes oratoires où Maria Elena, alias Penelope, en furie, prend le pouvoir en s’adressant en espagnol, langue dont Cristina-Scarlett ne comprend pas un mot, à leur amant commun. Penelope Cruz y laisse exploser son tempérament sanguin et fait alors penser à la grande tragédienne Anna Magnani, la puissance comique en plus. Côté compétition, après le Brésilien Fernando Meirelles dont Blindness a ouvert le festival et l’Argentin Pablo Trapero qui a ému avec Leonera, c’était au tour des Brésiliens Walter Salles et Daniela Thomas de défendre les couleurs de l’Amérique latine, samedi. Tourné avec un petit budget et des acteurs non professionnels à l’exception de Vinicius de Oliveira – le petit garçon de Central do Brasil –, Linha de Passe suit quatre frères nés de pères différents et leur mère enceinte d’un cinquième, dans un quartier pauvre de São Paulo. Dario se rêve footballeur, mais voit avec angoisse approcher ses 18 ans, qui sonneront le glas de ses espoirs de devenir professionnel, Dinho travaille dans une station-service et fréquente assidûment l’église, Denis navigue d’une fille à l’autre et vivote grâce à son boulot de coursier. Le plus jeune, Reginaldo, hante les autobus à la recherche d’un père inconnu qu’il sait être chauffeur. Avec cette fiction réaliste, poignante et sobre, Walter Salles fuit la surdramatisation et évite d’enfermer ses personnages dans le déterminisme social pour « regarder la jeunesse brésilienne », comme il l’a dit à la presse. Les cancans - Thierry Frémaux « jalouse » le jury : dur, dur de s’exprimer face à une pléiade de stars ! Le délégué général du festival, Thierry Frémaux, en a fait l’expérience vendredi soir lors de la « séance du président », consacrée à un documentaire sur le Sri Lanka. Sean Penn avait convié pour l’occasion les membres du jury, ainsi que Michael Moore et le chanteur de U2, Bono. À leur entrée dans la salle, tous les spectateurs tournent la tête pour ne pas rater ce beau monde, tandis que le délégué général continue de parler au micro sur la scène. « On me regarde, s’il vous plaît ? » lance-t-il alors avec humour. - Jean-Claude Van Damme et le poulpe : l’inénarrable Jean-Claude Van Damme qui fait un retour en force sur la Croisette avec un film qui lui est dédié (JCVD de Mabrouk el-Mechri, présenté au Marché du film), a révélé l’un de ses meilleurs souvenirs sur la Côte-d’Azur : la pêche au poulpe dont il a fait l’apprentissage pendant son enfance. « J’ai passé mes vacances avec mes parents près de Menton pendant vingt ans. C’est là aussi que j’ai appris à nager », a-t-il précisé.
Woody Allen a enchanté le Festival de Cannes hier avec son dernier film, « Vicky Cristina Barcelona », une comédie légère, teintée d’autodérision, où Scarlett Johansson et Penelope Cruz se partagent le cœur d’un « latin lover », pur fantasme féminin incarné par Javier Bardem.

À 72 ans, le New-Yorkais Woody Allen est, pour la dixième fois, hors compétition à...