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Le second tour de la présidentielle au Zimbabwe prévu le 27 juin Mugabe juge le 1er tour « désastreux » et accuse l’opposition de terroriser ses partisans

Le chef de l’État zimbabwéen Robert Mugabe a reconnu hier que sa performance au premier tour de la présidentielle avait été désastreuse, mais a accusé l’opposition de terroriser ses partisans et de jouer « un jeu très dangereux » avant le second tour fixé au 27 juin. La date du second tour de la présidentielle a été annoncée à la veille du retour, prévu aujourd’hui, du chef de l’opposition Morgan Tsvangirai selon lequel « la chute de la dictature » de Robert Mugabe est « inévitable ». Le scrutin, prévu à l’origine avant le 23 mai, se déroulera fin juin, près de trois mois après le premier. « La commission électorale du Zimbabwe (...), en accord avec le ministre de la Justice et des Affaires parlementaires, a annoncé : “Un scrutin sera organisé vendredi 27 juin 2008 afin d’élire le président” », selon une édition spéciale du Journal officiel. Au même moment, M. Mugabe présidait une réunion extraordinaire du comité central de son parti, l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ZANU-PF), la première depuis sa défaite historique le 29 mars. « Bien que le résultat présidentiel n’ait pas désigné de vainqueur clair, il a été vraiment désastreux », a-t-il admis lors de ce premier commentaire sur les élections générales. « Nous nous sommes présentés à cette élection sans nous être préparés, sans nous être organisés face à un électorat fatigué », a-t-il estimé, tout en se disant prêt « pour le scrutin qui doit décider du vainqueur ». M. Mugabe, 84 ans dont 28 au pouvoir, a été battu par Morgan Tsvangirai, 56 ans, qui n’a pas officiellement remporté la majorité absolue permettant d’éviter un second tour. La ZANU-PF a en outre perdu les législatives. Le second tour devait à l’origine se tenir dans les 21 jours après l’annonce des résultats, mais la commission électorale avait prorogé ce délai à 90 jours. Comme elle avait déjà mis près de cinq semaines à publier les résultats du premier tour le 2 mai, ce nouveau retard a provoqué la colère de l’opposition qui l’a qualifié d’« illégal ». Le MDC accuse le régime de vouloir intensifier sa campagne d’intimidation contre les opposants et a appelé les leaders d’Afrique australe à se réunir en sommet extraordinaire afin de faire pression sur M. Mugabe. Lors d’une rencontre avec des dignitaires religieux, le chef de la police nationale, Augustine Chihuri, a assuré jeudi que la ZANU-PF comme le MDC orchestraient les violences à partir de bases que les forces de l’ordre sont en train de démanteler, a rapporté hier le quotidien d’État The Herald. Si les élections se sont déroulées pacifiquement, le Zimbabwe a été depuis le théâtre d’une forte montée de la violence, au point que l’ONU et Amnesty International ont averti qu’elle approchait du « niveau critique ». Des centaines de personnes ont été arrêtées, et des associations font état de milliers de blessés et de déplacés. Parallèlement, des douzaines de membres d’un réseau indépendant d’observation des élections au Zimbabwe ont été attaqués depuis les élections générales du 29 mars et beaucoup sont maintenant trop effrayés pour surveiller le second tour présidentiel le mois prochain, a déclaré hier le groupe. Le chef du Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition) se trouvait hier en Irlande du Nord, mais est attendu à Harare aujourd’hui à la mi-journée. Rendant hommage aux victimes des violences politiques, il a déclaré à Belfast : « C’est pour eux que je dois rentrer au Zimbabwe, pour être avec eux, pour les sauver de ces ténèbres qui imprègnent nos vies », jugeant que « la chute de la dictature est inévitable ». M. Mugabe a pour sa part affirmé avoir « des preuves troublantes de gangs motorisés et équipés par le MDC, et de fermiers blancs de retour, qui ont semé la terreur dans des villages et parmi des sympathisants du parti », reprenant l’antienne d’une menace de recolonisation du pays. « Le MDC et ses partisans jouent un jeu très dangereux », a-t-il averti. Un peu plus tôt, le MDC avait indiqué que « le président Tsvangirai arriverait demain (samedi) et s’occuperait immédiatement des affaires du pays ». « Il s’adressera aux députés et sénateurs à Harare, avant de se rendre à Bulawayo (deuxième ville du pays) où il prendra la parole lors d’un meeting dimanche », a déclaré à l’AFP Luke Tamborinyoka, directeur de l’information du parti.
Le chef de l’État zimbabwéen Robert Mugabe a reconnu hier que sa performance au premier tour de la présidentielle avait été désastreuse, mais a accusé l’opposition de terroriser ses partisans et de jouer « un jeu très dangereux » avant le second tour fixé au 27 juin.

La date du second tour de la présidentielle a été annoncée à la veille du retour, prévu...