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Actualités - REPORTAGE

REPORTAGE - L’établissement n’est plus qu’un champ de ruines boueux Le collège de Juyuan transformé en piège pour des centaines d’enfants ensevelis sous les décombres

Des centaines, peut-être des milliers, d’écoliers chinois n’ont pas eu la chance de Yang Juan, une jeune fille de 15 ans, qui a échappé de justesse lundi à la destruction de son collège par le violent séisme ayant frappé le Sichuan. Yang Juan et ses 34 camarades de classe du collège Juyuan ont dû leur salut à la rapidité de réaction de leur professeur de mathématiques, dès que les murs de la salle se sont mis à tanguer. « Elle nous a dit de nous précipiter à l’extérieur. Personne n’a été blessé », raconte l’adolescente. Juste après, une grande partie du bâtiment de cinq étages s’effondrait, ensevelissant tous ceux qui n’avaient pas réussi à s’enfuir. « Je ne pouvais croire que tout ça était vraiment en train de se produire », dit Yang, hébétée, face aux ruines de la Juyuan Middle School, dans une région rurale à une cinquantaine de kilomètres de l’épicentre de la secousse tellurique. Ailleurs dans cette province du sud-ouest de la Chine, d’autres établissements ont vécu la même tragédie : la secousse de magnitude 7,9 a frappé pendant les cours, peu avant 14h30, ébranlant ou détruisant des écoles et lycées aux classes souvent pléthoriques. Et anéantissant des familles, qui, en quelques minutes, ont perdu leur enfant, unique souvent, en raison de la politique de contrôle des naissances. He Xinghao, 15 ans, un autre enfant de Juyuan, était l’un de ceux-là, choyé par sa famille. « C’était un enfant si gentil, si bien élevé. Il faisait bien ses devoirs », dit sa tante, Ge Mi, sans pouvoir réprimer ses larmes. Neuf cents enfants pourraient se trouver encore sous les gravats à Juyuan, un millier d’autres à Mianyang, 200 à Hanwang... Chaque jour apporte son lot d’informations, difficiles à vérifier. Jusqu’à Chongqing, la municipalité autonome voisine du Sichuan, à des centaines de kilomètres de l’épicentre, où deux bâtiments d’une école primaire ont été rasés, tuant cinq enfants et faisant une centaine de blessés, selon l’agence Chine nouvelle. À Juyuan, les décombres du collège ont été investis par des membres de la police armée pour permettre aux secouristes de dégager des corps, tous apparemment sans vie. Dehors, des parents attendent. Ils piétinent fébrilement avec les pieds le sol détrempé qui s’est transformé en boue. Certains ont recours aux rites traditionnels, dans l’espoir de conjurer le sort : on brûle de l’encens ou l’on fait exploser des pétards (qui éloignent les fantômes). De temps à autre, des cris de souffrance retentissent, quand l’un des petits corps est rendu à sa famille. Et une question revient : pourquoi l’école justement, alors que des bâtiments voisins ont tenu bon ? « Je vais vous dire pourquoi : elle a été mal construite ! Certains ont voulu faire des économies », accuse un vieil homme. Peter HARMSEN (AFP)
Des centaines, peut-être des milliers, d’écoliers chinois n’ont pas eu la chance de Yang Juan, une jeune fille de 15 ans, qui a échappé de justesse lundi à la destruction de son collège par le violent séisme ayant frappé le Sichuan.
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