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La paix à portée de main

La lecture de L’Orient-Le Jour de ce matin (23 avril 2008 – NDLR) inspire un souffle du plus bel optimisme. Permettez-moi de le partager avec vous. Les différentes déclarations de certains responsables que j’y lis sont annonciatrices de la renaissance du Liban, le vrai, celui qui est enfoui dans l’inconscient de tous ses fils : porte de l’Orient pour l’Occident, lieu de contacts pour l’Orient et l’Occident, lieu de toutes les cultures et civilisations, pays arabe conservateur et préservateur des particularités de chacun de ses frères de la Ligue. Le président Berry déclare : Personne venant d’Orient ou d’Occident ne peut imposer un règlement qui porterait atteinte à la formule libanaise et au principe du partenariat. Si telle est bien sa pensée, elle rejoint celle des pères de l’Indépendance : tous les clans renoncent à leurs allégeances (sans les renier, je l’espère, pour garder ce pays porte ouverte à toutes les nations soutenant chacune ses amis de l’intérieur). Il reprend la formule du président Hariri : le Liban ne peut être gouverné ni à partir de Damas ni contre Damas, et celle des présidents Béchara el- Khoury et Riad el-Solh : ni Est ni Ouest (slogan formulé sous d’autres formes). Cette declaration peut coûter très cher à M. Berry, autant qu’elle a coûté à d’autres responsables politiques, le moindre mal ayant été le départ du seul survivant d’entre eux mort de mort naturelle, Béchara el-Khoury. Rompu aux arcanes de la politique libanaise, devenu avec le temps un vieux routier capable de se faufiler dans le labyrinthe du Sérail, je pense que, tout chef de parti qu’il était, le président du Parlement s’élève par cette declaration ( et aussi par d’autres, une idée force ne naît pas d’un coup ) au rang d’homme d’État. Ou encore au rang que je prête à un homme d’État, n’étant moi-même qu’un simple citoyen. L’autre chef de clan, M. Walid Joumblat, dont la culture politique est une tradition familiale, et qui appelle à des concessions réciproques après son entrevue avec le président Berry, s’élève au même rang que ce dernier. Ils doivent accorder leurs violons et être tous les deux en harmonie après tant d’années de discorde. M. Welch déclarait il y a à peine quelques jours que les États-Unis (comprendre l’Occident) n’étaient pas (comprendre n’était plus) en faveur de l’implantation des Palestiniens. Je pense que l’Occident ressent enfin tout le drame que vivrait notre pays (et aussi la Palestine) à cause de ce fait. Je crois qu’un grand pas a été accompli pour que le Liban reprenne son rôle traditionnel de rencontre, pour la paix du Moyen-Orient au moins ; ce dont l’Occident a, plus que jamais, besoin. Entre en compte dans cette prise de conscience la résistance de tous les Libanais aux théories étrangères à notre destin, tous clans confondus, et que je rappelle pèle-mêle : la résistance de l’État d’abord en essayant de brider les camps palestiniens sous le mandat du président Frangié ; la relève de cette résistance prise par les clans chrétiens, avec à leurs têtes les Kataëb et les Forces libanaises, devant la défection d’une partie des autres clans ; la résistance de l’armée conduite par le général Aoun à Souk el-Gharb ; la résistance sunnite avec les Mourabitoun et celle, toute en finesse, de Rafic Hariri et de ses successeurs pour rebâtir l’État (résistance qui lui a coûté si cher et par contrecoup à nous aussi) ; celle d’Amal et du Hezbollah à l’occupation israélienne, et je ne voudrais pas oublier celle de nos prisonniers politiques, plus ou moins anonymes. Ajoutez à tout cela les navettes de la Ligue arabe dont la seul conclusion que je retiens a été : réglez vos problèmes vous-mêmes. Car, à elle aussi, le vieux et l’éternel Liban manque. Pour que tous soient à l’unisson, il n’y a plus que les différents partis, chrétiens en particulier, que le patriarche essaie de rassembler et, par-delà ses ouailles, tous les autres. Preuve en est la rencontre de tous les dignitaires religieux autour d’un repas à Bkerké où ils ont, suivant la formule libanaise, partagé le pain et le sel. Oui, nous ne formons qu’un, une seule nation, bien particulière et si riche de ses facettes. Croisons les doigts et formulons le vœu qui nous est très cher, car il y a toujours quelqu’un que cette renaissance pourrait gêner et perturber sa pêche en eaux troubles ; nous le saurons bientôt si les attentats ou autres manifestations de la rue reprennent. Pour aujourd’hui du moins, ne douchons pas notre joie d’entrapercevoir ce rayon qui perce les nuages : Liban, centre nerveux d’un monde, tes fils commencent à se réveiller et la paix est à portée de tes mains. Jean HARFOUCHE Architecte
La lecture de L’Orient-Le Jour de ce matin (23 avril 2008 – NDLR) inspire un souffle du plus bel optimisme. Permettez-moi de le partager avec vous. Les différentes déclarations de certains responsables que j’y lis sont annonciatrices de la renaissance du Liban, le vrai, celui qui est enfoui dans l’inconscient de tous ses fils : porte de l’Orient pour l’Occident, lieu de...