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Actualités - CHRONOLOGIE

Un nouvel aéroport, un troisième pont, des centaines d’hectares de quais à aménager... L’estuaire du fleuve Tage, futur centre urbain de Lisbonne

Un aéroport international, plusieurs centaines d’hectares de quais à aménager, un troisième pont pour le TGV, les nouveaux projets de la rive sud du Tage placent l’estuaire du fleuve au centre de la stratégie de développement de la capitale portugaise. Une ambition qui fait rêver urbanistes, architectes et promoteurs, mais reste encore toute virtuelle, comme en témoignent les kilomètres de quais désaffectés qui bordent le Tage sur sa rive sud et que se disputent chiens errants et pêcheurs du dimanche. Avec la construction d’un nouvel aéroport international à Alcochete, au sud de Lisbonne, « c’est l’ensemble du plan d’aménagement de la zone métropolitaine qui va devoir être revu pour tenir compte des nouvelles perspectives de développement économique, démographique et social de la région », estime Antonio Fonseca Ferreira, président de la Commission de coordination et de développement régional de Lisbonne et la Vallée du Tage (CCDR-LVT). Le nouvel aéroport, prévu en 2017, va entraîner la construction de nouvelles infrastructures et notamment un troisième pont sur le Tage, routier et ferroviaire, pour la nouvelle ligne de TGV qui reliera Lisbonne à Madrid en moins de trois heures. « C’est une opportunité pour la rive sud, qui a joué un rôle important par le passé », grand pôle industriel de la banlieue de Lisbonne, et qui « attend aujourd’hui une reconversion », fait valoir M. Fonseca Ferreira. Le Tage devrait ainsi se retrouver dans les prochaines années au centre des projets d’expansion de la capitale. « L’estuaire du fleuve ne va plus être un facteur de division de la métropole mais plutôt un vecteur de rapprochement entre les deux rives », affirme l’urbaniste Ricardo Carvalho, directeur adjoint de la revue Jornal Arquitectos. « Il faudra envisager Lisbonne non plus comme une ville de 600 000 habitants intra-muros, mais comme une métropole de 2,5 millions d’habitants, qui va devoir se développer sur les rives du Tage inévitablement, à l’instar de ce qui s’est passé à San Francisco par exemple », explique-t-il à l’AFP. Alors que la rive nord a vu se développer des quartiers comme le Parc des Nations construit pour accueillir l’Exposition universelle de 1998 ou les « Docas », ancienne zone industrielle devenue lieu de prédilection de la jeunesse dorée lisboète, ces nouveaux projets doivent permettre de « rééquilibrer les deux rives du Tage », analyse Fernando Nunes da Silva, professeur à l’Institut supérieur technique de Lisbonne. « Nous assistons à une réhabilitation urbaine autour du fleuve. Il y a de nombreuses zones industrielles qui ont été transférées ailleurs et qui ont libéré de l’espace sur les deux rives et qui devront être aménagées », poursuit-il. Parmi les berges les plus convoitées, le quai de Ginjal à Cacilhas, à 10 minutes à peine en ferry-boat du centre de Lisbonne, offre une vue imprenable sur la vieille ville. « Pour l’instant, il n’y a pas de projet concret de réhabilitation. Le problème est que le quai appartient à plusieurs propriétaires privés. Avant d’esquisser un projet d’ensemble pour cette zone, il faut d’abord résoudre ce problème de la cession des terrains », explique M. Carvalho. En face, l’aménagement de la « Ribeirinha », qui longe le centre historique de Lisbonne, peine aussi à avancer et plusieurs projets sont bloqués par des conflits d’intérêts entre la municipalité et le port, propriétaire de la grande majorité des quais. Au grand dam du maire socialiste Antonio Costa qui, lors de son élection en juillet 2007, avait promis de « rendre le fleuve à la ville » pour qu’enfin Lisbonne ne tourne plus le dos au Tage.
Un aéroport international, plusieurs centaines d’hectares de quais à aménager, un troisième pont pour le TGV, les nouveaux projets de la rive sud du Tage placent l’estuaire du fleuve au centre de la stratégie de développement de la capitale portugaise.

Une ambition qui fait rêver urbanistes, architectes et promoteurs, mais reste encore toute virtuelle, comme en...