Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Quid du destin de la femme ?

Les articles que L’Orient-Le Jour a consacrés à la journée de la femme, dans son édition datée des 8 et 9 mars, m’inspirent quelques réflexions. Vue depuis la France, la femme libanaise apparaît comme le point d’équilibre entre la femme moins qu’objet, telle la victime dissimulée sous sa burqa, et la femme occidentale, féministe et prétendue libre. La Libanaise, épouse aux côtés de son mari, femme aux côtés de l’homme, et le pater familias comme mi-point entre l’oppresseur et l’irresponsable, semblent forger le couple, presque idéal. À lire le journal, il n’en est rien ! Le couple libanais ne chante pas l’accord parfait, et l’omnipotence masculine règle la vie de la femme. En France, nous ne sommes pas mieux lotis quant à la place de la femme au sein de la famille et de la société. À diplôme égal, salaire inégal, poste subalterne. Préférence masculine oblige ! La discrimination n’est pas abolie, et la femme est encore marquée du sceau de l’infériorité, sa dépendance étant reconnue comme état naturel. À la maison, monsieur décide, seul maître à bord, ou bien déserte faute de se sentir impliqué dans l’histoire familiale. Et le macho est toujours à l’œuvre ! Satisfait de lui-même, surveillant sa « chose ». Craint-il à ce point d’être cocu ? Au Moyen Âge, reléguée au rang des enfants et des fous, c’est-à-dire des immatures et des débiles, aujourd’hui, oblitérée par l’empreinte de supériorité du mâle – ce sont des Latins ! –, la Française doit mettre les bouchées doubles pour coexister avec monsieur. Au XIIe siècle, l’archevêque de Rouen, au sujet d’Aliénor d’Aquitaine, ainsi s’exprimait : « L’épouse est coupable lorsqu’elle s’écarte de son mari, lorsqu’elle ne respecte pas le pacte d’alliance […]. Reviens à ton homme, sinon, conformément au droit canon, nous te contraindrons de revenir à lui. » Et il ajoutait que « l’homme est le chef de la femme, que la femme a été tirée de l’homme, qu’elle est unie à l’homme et soumise à la puissance de l’homme ». Plus tard, le code Napoléon entérina l’inégalité des sexes, mettant l’accent sur la nécessaire complémentarité homme/femme. Le statut féminin n’avait pas progressé d’un iota. Se dégager du joug de l’homme, et conquérir sa place au soleil, la femme s’y emploie de toute son âme pour exister, femme, singulièrement. Mais le féminisme, à propos duquel Tocqueville observe que c’est dans les milieux protestants que « les jeunes filles son infiniment plus maîtresses de leurs actions que chez les peuples catholiques… », n’est-il pas un avatar de Janus ? Il présente une première face, miroir aux alouettes, qui renvoie à toujours plus de travail, toujours plus de responsabilités, toujours plus de fatigue – sans véritable contrepartie –, en dépit des nombreuses lois sociales promulguées pour améliorer le sort de la femme active ou non. Le travail, libération pour les unes, est asservissement pour les autres, c’est-à-dire pour celles qui n’ont pas eu la chance d’étudier et d’évoluer, et qui, de petits boulots en salaires de misère, s’échinent à protéger leurs enfants d’un futur sans avenir. La seconde nous plonge dans les désastres de l’avortement pour la liberté, de la contraception pour la liberté – nécessaire, bien entendu ! –, dans l’éclatement de la cellule familiale, dans l’explosion du couple, dans la rupture de la relation mère-enfant, etc. Autant de sujets nécessitant réflexion dans les divers champs religieux, philosophique, sociologique, politique, économique, et autres. Frappée, mutilée, meurtrie par le tyran domestique ou libérée par la main avorteuse et la chimie contraceptive, ce sont encore et toujours l’esprit et le corps féminins qui s’exposent. Danièle LEFRANÇOIS
Les articles que L’Orient-Le Jour a consacrés à la journée de la femme, dans son édition datée des 8 et 9 mars, m’inspirent quelques réflexions.
Vue depuis la France, la femme libanaise apparaît comme le point d’équilibre entre la femme moins qu’objet, telle la victime dissimulée sous sa burqa, et la femme occidentale, féministe et prétendue libre.
La Libanaise,...