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Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

Guerre d’eau Quartier Watwat, vous connaissez?? Au nord, la rue Spears, à l’est, Zokak el-Blatt, au sud, Zarif, et à l’ouest, Sanayeh. On y trouvait un mélange de religions?: chrétiens de tous rites (arméniens, maronites, catholiques), musulmans sunnites et druzes se côtoyaient sans problèmes. Ce petit quartier très cosmopolite en a vu de toutes les couleurs depuis le déclenchement de la guerre en 1975. C’est alors qu’apparurent les différents partis et mouvements tantôt belligérants, tantôt amis. Toutes les armées ont «?transité?» par là?: Palestiniens, Syriens, Kurdes, Israéliens, sans compter leurs partisans de l’époque. Il est malheureux de réaliser que la majorité des chrétiens a quitté, le quartier devenant invivable, et son exode a permis le changement de l’aspect culturel et social du secteur. Comme tout quartier multiconfessionnel ou multipartisan, les banderoles, portraits, drapeaux divers se sont déployés d’une façon vertigineuse et désordonnée, sans compter de temps en temps les escarmouches verbales entre habitants. Grâce à Dieu, après 1990, aucun accrochage armé n’a eu lieu et les différents belligérants se contentaient soit de hisser de plus grandes photos de leur chef, soit de tendre des banderoles de tout genre ou des drapeaux géants. Dimanche 2 mars 2008, le comité du quartier décide d’organiser une «?guerre d’eau?», une première, d’après les organisateurs. Il s’agissait de créer des équipes et de se «?battre?» à coups de ballon et pistolet à eau. But de cet événement?: montrer aux responsables que dans un quartier aussi cosmopolite, les habitants savent s’entendre, s’organiser et cohabiter sans problèmes. Pour l’occasion, tous les banderoles, photos, drapeaux partisans, slogans, graffitis avaient disparu. Pour une fois, en déambulant dans ce quartier, le citoyen se sentait à l’aise, libéré de tout lavage de cerveau médiatique et visuel. Pourquoi ne pas appliquer cette sage initiative à tous les quartiers de la ville?? Avec un peu de sens civique, de bonne volonté et de sens d’organisation, tous les quartiers de notre capitale (pour commencer) retrouveront en quelque sorte leur beauté, et leurs habitants se sentiront moins frustrés. Essayons... Pourquoi pas?? Fouad SALHA Une raison de plus d’espérer Je voudrais rendre hommage à la sagesse et au sens de responsabilité dont a fait preuve une nouvelle fois, il y a quelques jours, le président Berry. Préalablement à sa participation à une émission télévisée sur une chaîne de petite écoute, retransmise simultanément sur deux chaînes spécialisées, il avait, plus tôt dans la journée, appelé ses partisans à la plus grande retenue, leur demandant d’éviter toute manifestation ostentatoire de soutien. Grâce à ce vibrant appel, il a une fois de plus réussi à contenir le caractère explosif de la situation du pays, répondre aux inquiétudes de citoyens désespérés et préserver la paix civile. Indépendamment de la dimension discursive de l’émission, il a, aux yeux de tous, fermement démontré qu’aujourd’hui au Liban, un évènement d’une telle importance pouvait encore se dérouler dans la sérénité. Karl BASSIL Vacances au Liban Tu y vas, toi? Moi, j’y vais. La famille me manque. Des vacances sans aller au Liban, ça me paraît impensable. Et toi, tu vas où?? En Europe?? Ah, en Italie, et il paraît que la plupart vont en France. Oui, c’est sûr, c’est plus relaxant, de vraies vacances. Oui, c’est sûrement insensé d’aller au Liban avec la situation qui s’embrase. Et même ceux qui sont là-bas pensent partir pour des vacances?? Ça ne m’étonne pas, ils ont raison. Il n’y aura personne, tu dis?? Tiens, tu as peut-être raison aussi. Et moi?? Où est-ce que je pense rester au Liban?? À la montagne, dans notre montagne libanaise. Je suis avide de ses arbres, ses fleurs. Je veux m’en mettre plein la vue, de ses couleurs flamboyantes. Je veux respirer l’air frais et m’en emplir les poumons au point de l’éclatement. Je veux m’enivrer de l’odeur des pins, dormir au chant des cigales et me réveiller au bruit des oiseaux. Je veux faire un bain de famille, me lâcher et plonger à bras ouverts dans cette marée aimante. Quelqu’un disait?: «?On voyage autour du monde à la recherche de quelque chose et on rentre chez soi pour le trouver.?» C’est sûr, pour les vacances, je rentre au Liban. Mona B. Koweït Les 10 règles de Tabaris Longtemps considérée comme une ligne de démarcation durant la guerre de 1975 à 1990 puis après quelques années d’accalmie, revoilà la place Tabaris, depuis le 14 février 2008, de nouveau zone tampon entre les belligérants ou, à la libanaise, un no man’s land pour permettre à deux grandes manifestations de se dérouler. Le citoyen habitant la région paye toujours un lourd tribut. Il ne peut ni se déplacer ni stationner, que ce soit en temps de guerre ou (surtout) en temps de paix, à cause des nouvelles dix règles suivantes?: 1 - Gare à toi si, un jour, à Tabaris tu t’arrêteras. 2 - Ne sois pas tenté de stationner gratuitement, une machine t’observera. 3 - Un agent, même de sexe faible mais toujours caché, te surprendra. 4 - Seule une pièce de 500 LL te sauvera. 5 - Pour une demi-heure, tu te débrouilleras. 6 - Le temps presse, aucun retard, même minime, ne te sauvera. 7 - Pauvres seront les vieux et femmes enceintes qui, perchés à des étages supérieurs, sans électricité, n’y arriveront sans doute pas. 8 - Seule une plaque d’immatriculation d’un pays frère t’aidera. 9 - Sinon, une contravention (montant?: 10 000 LL) dans un délai de quinze jours tu payeras. 10 – Enfin, au bout d’un mois, le montant triplera. Nazira A. SABBAGHA
Guerre d’eau


Quartier Watwat, vous connaissez?? Au nord, la rue Spears, à l’est, Zokak el-Blatt, au sud, Zarif, et à l’ouest, Sanayeh. On y trouvait un mélange de religions?: chrétiens de tous rites (arméniens, maronites, catholiques), musulmans sunnites et druzes se côtoyaient sans problèmes.
Ce petit quartier très cosmopolite en a vu de toutes les couleurs depuis...