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Actualités - REPORTAGE

Reportage Dans Jabaliya en guerre, les mères cherchent leurs enfants

Dans les rues étroites de Jabaliya, ville du nord de la bande de Gaza secouée par les explosions, Manal Obeid, une jeune mère palestinienne de 29 ans, recherche Osama, son fils de neuf ans. « Je suis venue ici pour chercher mon fils. Un voisin a dit qu’il pourrait avoir été tué ou blessé », dit la jeune femme devant le cratère creusé par un missile israélien. « J’ai fini par le retrouver. Il a été blessé à la jambe par un éclat, mais légèrement », enchaîne-t-elle, soulagée. Dans le hall d’entrée d’al-Auda, le principal hôpital de Jabaliya, les gens se pressent. « Mon fils, mon fils, ils ont tué mon fils », hurle une femme voilée. Elle finira par apprendre que son garçon de 12 ans s’en est sorti. Un obus de char israélien a explosé à proximité de l’endroit où il se trouvait en compagnie d’un camarade du même âge. Les deux enfants ont été blessés par des éclats d’obus à la poitrine. Dans les rues de Jabaliya aux murs criblés de balles, des dizaines de blindés israéliens se frayent leur chemin. Des hélicoptères tournoient dans le ciel. Les charges artisanales palestiniennes et les roquettes israéliennes explosent. Des ambulances manœuvrent au milieu des ruines. Les brancardiers recherchent des blessés, des débris humains. Selon eux, il y a eu plus de 300 blessés depuis le début de l’opération israélienne. « Nous n’avons pas l’intention de porter atteinte aux habitants de Gaza. Toute la responsabilité de ce qui se passe repose sur ceux qui tirent des roquettes », a dit le ministre israélien de la défense Ehud Barak. Mais, à Jabaliya, les civils ne sont jamais très loin des combattants. « Ce matin, j’ai évacué deux enfants blessés par un obus israélien, l’un âgé de 10 ans, l’autre de 13 », dit Hussein Oun, 44 ans. Le char israélien, dit-il, se trouvait à moins de 300 mètres. « Les deux enfants faisaient partie d’un groupe de sept jeunes qui se tenaient près d’un combattant quand l’obus est tombé. Je ne sais pas ce qui est arrivé aux cinq autres enfants », poursuit-il. « De ma vie, je n’avais vu un tel massacre », dit Fatima Sayed. Réfugiée palestinienne, cette septuagénaire est originaire d’une localité où se trouve aujourd’hui la ville d’Ashkelon, sur le littoral méditerranéen d’Israël, à 10 km au nord de Gaza. « Qu’ont fait ces enfants pour mériter cela ? » s’interroge-t-elle. Plus tôt, un obus de char israélien avait touché sa maison, tuant deux personnes. « Israël nous a chassés en 1948 », dit-elle en référence à la première guerre israélo-arabe qui avait suivi la création de l’État d’Israël, quand sa famille avait été expulsée vers Gaza. « Maintenant, ils veulent nous tuer tous. » Adel ZAANOUN/AFP
Dans les rues étroites de Jabaliya, ville du nord de la bande de Gaza secouée par les explosions, Manal Obeid, une jeune mère palestinienne de 29 ans, recherche Osama, son fils de neuf ans.
« Je suis venue ici pour chercher mon fils. Un voisin a dit qu’il pourrait avoir été tué ou blessé », dit la jeune femme devant le cratère creusé par un missile israélien....