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Actualités - OPINION

Des paradoxes et des questions Serge ZARKA

De nos jours, les paradoxes, bizarreries, contradictions… semblent se généraliser, non seulement au Liban, mais partout au monde et ce n’est jamais de bon augure. Un tir de missile supermédiatisé contre un satellite en orbite, pour soi-disant éviter un risque de pollution, par un pays qui n’a même pas ratifié le traité de Kyoto. Serait-ce par hasard un message aux pays qui ont des oiseaux curieux similaires en orbite ? Une bénédiction de la déclaration d’indépendance unilatérale au Kosovo par une alliance qui refuse depuis un demi-siècle cette même indépendance aux Palestiniens, Kurdes, Basques et à d’autres peuples dans le monde. Ce précédent ne donnerait-il pas des idées d’émancipation à d’autres ? Un dollar au plus bas depuis des lustres pour encourager les exportations d’un pays qui demande continuellement aux Chinois de réévaluer leur monnaie et d’arrêter le dumping. Ne serait-il pas temps de réduire les dépenses liées à l’effort de guerre perpétuel et les réinvestir dans l’assurance maladie locale par exemple? Des menaces continuelles depuis plus de deux ans contre le régime des ayatollahs pour leur programme nucléaire tout en sachant pertinemment que personne n’osera bombarder une centrale de Bouchehr, Natanz et autres où se trouvent plus de 1 000 employés russes. D’autres méthodes n’aboutiraient-elles pas à de meilleurs résultats ? Une politique ambiguë envers la Syrie, accusée de tous les maux mais tout de même ménagée pour ne pas enflammer un front calme depuis plus de 35 ans. Ne faudrait-il pas décider un jour si c’est le bâton ou la carotte qui calmera une fois pour toutes cette région du Moyen-Orient ? Sur la scène interne, nous ne manquons pas d’absurdités non plus : Certains demandent le divorce à l’amiable que d’autres refusent en les chassant de leur propre maison, sans pour autant proposer des solutions. On ne peut pas vivre dans une même maison en continuel désaccord. Alors, qu’il soit à l’amiable ou pas, divorce ou pas divorce ? Le jour d’une manifestation énorme pour commémorer l’assassinat d’un grand homme, une autre moitié des Libanais pleuraient la disparition d’un de leurs héros. Un assassinat considéré comme justice par la communauté internationale et la moitié des Libanais, même s’il n’est pas ouvertement approuvé et jugé acte terroriste par l’autre moitié. Classez-le, au vu de ses exploits, terroriste ou pas ? (Sachant que le mot n’a qu’un seul sens !) Une guerre nous est imposée, tantôt interne, confessionnelle, et tantôt ouverte contre le grand Satan. Une guerre ouvertement applaudie, encouragée et télécommandée par des parties qui n’ont rien à perdre dans cette aventure et absolument refusée par tous les Libanais. Avons-nous le temps d’acheter des pare-balles ou devrons-nous faire nos valises et prévoir un été vietnamien ? Des affrontements et tirs journaliers, qui en d’autres temps auraient été un prélude à une guerre civile, sont aujourd’hui considérés comme faisant partie du folklore national. Doit-on distribuer des armes à ceux qui n’en ont pas pour une bamboula générale? Que de questions sans réponses… Et dans ce magma, personne pour proposer des idées unificatrices, loin des concepts sectaires colorés qui font plaisir à telle ou autre partie étrangère ! Je suggère à ceux qui pensent encore que l’union nationale n’est pas une utopie et qui œuvrent en ce sens de placer la date du 14 Mars, date hautement symbolique d’avant la sécession, sous le slogan national unifié du refus de toute sorte de guerre au Liban, du déni du langage des armes. Toute autre devise ne rassemblera pas plus que les dernières manifestations et ne poussera certainement pas la majorité des Libanais à quitter leurs lits. Comme je m’obstine à croire que nos oranges locales ne sont pas encore sanguines et qu’au Metn, par exemple, les Mûres d’entre elles se rallieront sûrement à ce slogan, je suis convaincu que les compteurs de têtes au kilomètre carré et passionnés de statistiques percevront que plus de 90 % des Libanais de toutes confessions crieront haut et fort qu’ils sont pour la Vie, pour la Paix ! Article paru le mardi 26 février 2008
De nos jours, les paradoxes, bizarreries, contradictions… semblent se généraliser, non seulement au Liban, mais partout au monde et ce n’est jamais de bon augure.
Un tir de missile supermédiatisé contre un satellite en orbite, pour soi-disant éviter un risque de pollution, par un pays qui n’a même pas ratifié le traité de Kyoto. Serait-ce par hasard un message aux pays...