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Nucléaire - Pour Téhéran le dossier est « clos », Washington est « déçu » et va maintenir ses pressions pour de nouvelles sanctions L’Iran ne coopère toujours pas assez sur son programme, estime l’AIEA

L’Iran poursuit ses activités d’enrichissement d’uranium, en dépit des pressions de l’ONU, et n’a toujours pas fourni d’informations « complètes et cohérentes » sur son programme nucléaire, a affirmé l’AIEA dans son dernier rapport publié hier à Vienne. Toutefois, le négociateur iranien Saïd Jalili a qualifié de « succès » pour son pays ce rapport, qui implique selon lui que le dossier est « clos ». De son côté, Washington s’est dit « déçu » et a affirmé son intention de continuer à prôner de nouvelles sanctions internationales contre Téhéran. Le rapport de l’AIEA a été publié alors que les pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU examinent, depuis jeudi, un projet de nouvelle résolution visant à imposer des sanctions supplémentaires à l’Iran. Le texte, qui doit être débattu par l’exécutif de l’AIEA à partir du 3 mars à Vienne, dénonce, comme lors des cinq dernières années d’enquête, le manque de coopération du régime islamique avec l’agence de l’ONU, et surtout la poursuite et le développement de nouveaux modèles de centrifugeuses. Ces installations permettent de fournir aussi bien du combustible pour des centrales électriques que des matériaux entrant dans la fabrication de la bombe atomique. Le directeur général de l’AIEA, Mohammad el-Baradei, juge dans son rapport qu’il y a eu des « progrès » sur les informations obtenues des Iraniens, mais que l’ensemble « reste insuffisant ». L’AIEA réaffirme « ne pas être en position de pouvoir déterminer la véritable nature du programme nucléaire iranien ». À Washington, la Maison-Blanche s’est dit « déçue » du constat de l’AIEA et a dit son intention de continuer à prôner de nouvelles sanctions internationales contre Téhéran. « La Maison-Blanche presse de nouveau l’Iran de suspendre ses activités d’enrichissement et de conversion », a dit une porte-parole, Kate Starr. « Si nous saluons les progrès accomplis par l’AIEA sur certaines questions » relatives à la connaissance des activités nucléaires iraniennes, « la communauté internationale ne peut faire confiance à l’Iran quant à la nature pacifique de son programme nucléaire tant qu’il n’a pas rempli ses obligations », a-t-elle ajouté. Dans ce cadre, les six grandes puissances se réuniront lundi à Washington pour discuter des nouveaux moyens de forcer l’Iran à renoncer à son programme nucléaire, a indiqué le n° 3 du département d’État US, Nicholas Burns. Les dirigeants iraniens n’ont pas fait la même lecture du rapport. Pour le négociateur du dossier, Saïd Jalili, le rapport est un « succès. (...) Une nouvelle preuve de la légitimité de la position de la République islamique ». Le dossier nucléaire iranien « est fermé selon nous et selon l’AIEA elle-même », a encore estimé M. Jalili, évoquant un rapport qui met, selon lui, Téhéran dans une « très bonne position ». Selon le parlementaire Alaeddine Boroudjerdi, chef de la commission des Affaires étrangères, le texte est « positif » et montre « que l’ensemble des ambiguïtés à propos du programme nucléaire iranien (ont) été réglées ». Certes, les inspecteurs de l’AIEA ont pu visiter plusieurs sites ces derniers mois, a reconnu M. el-Baradei, mais « cela reste insuffisant ». Aussi a-t-il plaidé pour que l’Iran « mette en œuvre le protocole additionnel » du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), que l’AIEA est chargée de faire appliquer. Ce protocole doit permettre des inspections plus poussées et inopinées par des experts de l’AIEA. Ce serait, selon le chef de l’agence, le seul moyen de prouver que non seulement les activités nucléaires iraniennes sont « pacifiques », mais également « qu’il n’y a pas d’activités nucléaires non déclarées ». L’Iran a proposé, selon M. el-Baradei, de mettre en œuvre ce protocole, mais « à condition que le Conseil de sécurité se démette de son dossier nucléaire et qu’il soit repris par l’AIEA ». Cette condition est toutefois peu réaliste car deux au moins des membres permanents du Conseil de sécurité, États-Unis et Grande-Bretagne, refuseront, selon des diplomates à Vienne, de se démettre du dossier.
L’Iran poursuit ses activités d’enrichissement d’uranium, en dépit des pressions de l’ONU, et n’a toujours pas fourni d’informations « complètes et cohérentes » sur son programme nucléaire, a affirmé l’AIEA dans son dernier rapport publié hier à Vienne. Toutefois, le négociateur iranien Saïd Jalili a qualifié de « succès » pour son pays ce rapport, qui...