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FESTIVAL AL-BUSTAN - Avec l’orchestre Aurore dirigé par Nicholas Collon La gracieuse alliance de la jeunesse et du talent…

Une quinzaine de jeunes musiciens, formant l’orchestre Aurore, placés sous la houlette de Nicholas Collon, ont offert aux mélomanes du Festival al-Bustan une soirée vouée à la beauté de la musique où jeunesse et talent font une gracieuse et heureuse alliance. Ont résonné à l’auditorium Émile Boustani, dans un esprit d’horizons ouverts, entre élans de l’amour et besoin de liberté, d’évasion et de rêverie, de superbes pages de Frédéric Delius, Richard Wagner et Johannes Brahms. Pour leur première échappée de l’Angleterre, la blonde Albion, les jeunes musiciens insulaires (de l’aveu même du maestro, à la silhouette gracile et à la chevelure châtain clair annelée) ont interprété avec une grâce et une tendresse infinies Une promenade dans les jardins du paradis de Frédéric Delius, compositeur contemporain décédé en 1934 et dont l’œuvre est bien peu connue au Moyent-Orient où domine en force l’inspiration du XIXe siècle… Pages frémissantes de douce sensibilité où flotte le souvenir embué des amours contrariées de Roméo et Juliette sur un tempo plus moderne et une variante d’inimitié où l’appropriation des terres l’emporte sur les conflits d’honneur des familles fratricides… Narration feutrée dominée par de vaporeux accords de piano qui soutiennent en toute fermeté effacée violons et violoncelle dans un rythme apaisant pour une mélodie tout en fluidité et sinuosité. Pour prendre le relais, la magnifique Idylle de Siegfried, pour petit orchestre, de Richard Wagner, jetant la lumière sur les paysages les plus germaniques et un moment lumineux d’une vie de famille comblée. Mais aussi somptueux cadeau d’anniversaire à Cosima, la femme adulée et adorée… Né de l’inspiration directe de l’amour, cet opus est un vibrant hommage et tribut à la femme aimée par Wagner et à un fils nommé justement Siegfried, fruit de la réalité et de l’imaginaire d’un compositeur génial… Bien entendu, on y retrouve toutes les facettes, tous les épanchements, tous les frémissements de l’amour, du ruissellement des cuivres aux accents languides et langoureux des cordes des violons, pour traduire toute l’émotion humaine devant les troubles de l’amour et la reconnaissance du bonheur partagé… Des pages d’un grand désordre clair, avec Chant d’oiseau et lever de soleil orange, comme le cristal des poètes qui reflète la beauté du monde… Toute la poésie diaphane de Brahms… Pour terminer, après l’entracte, la première œuvre orchestrale et l’une des premières sérénades (ici, il s’agit de la Numéro 1) de Johannes Brahms, compositeur originaire des bords de l’Elbe et émigré jusqu’au Danube. Six mouvements pour traduire toutes les nuances et tous les contrastes d’une œuvre allant de l’extrême douceur aux accents feutrés de la musique de chambre, en passant par certains fiévreux emballements romantiques. Une œuvre sous influence de Haydn, Mozart et Beethoven, mais qui laisse transparaître toute la beauté d’une poésie diaphane, qui sera celle de la voix de Johannes Brahms. Moments de mélancolie et d’abandons vite rattrapés par des exigences aux véhémences soutenues et le désarroi de la tourmente d’un certain mal de vivre. Voilà le parcours d’une pensée entre rêverie et tension, et que la musique de Brahms exprime dans une foisonnante richesse de timbres et de couleurs. Tonnerre d’applaudissements pour une longue sérénade aux modulations brillamment variées. Longue ovation d’un public certes peu nombreux, mais absolument charmé et ravi par cette jeunesse si talentueuse et cette prestation au ton si juste. Ovation soutenue, mais pas de bis. Les musiciens épuisés tirent leur révérence et, au-dehors, le froid nocturne par une nuit claire est glacial… Edgar DAVIDIAN
Une quinzaine de jeunes musiciens, formant l’orchestre Aurore, placés sous la houlette de Nicholas Collon, ont offert aux mélomanes du Festival al-Bustan une soirée vouée à la beauté de la musique où jeunesse et talent font une gracieuse et heureuse alliance. Ont résonné à l’auditorium Émile Boustani, dans un esprit d’horizons ouverts, entre élans de l’amour et...