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La parité entre chrétiens et musulmans, un principe « immuable », estime un ancien ministre

Tout en reconnaissant que la plus grande réalisation de Taëf a été la cessation de la guerre, un ancien ministre proche du 14 Mars affirme cependant qu’il est hors de question de remettre en cause certains principes adoptés par les accords de Taëf, comme par exemple celui de la parité entre chrétiens et musulmans au sein du Parlement, « un principe qui a été au-delà de l’équation numérique ». « C’est en quelque sorte une fiction qui est cependant fondamentale au plan interne. Si l’on s’aventure aujourd’hui sur le terrain de la modification de la Constitution, on risque grand en remettant en cause la question de la parité. » Certes, reconnaît la source citée, certains aspects de la Constitution peuvent être reconsidérés dans le cadre d’amendements à apporter au texte, comme par exemple la possibilité pour le gouvernement de dissoudre le Parlement, notamment en cas de crise, comme on en témoigne actuellement. « Il s’agit de rétablir l’équilibre entre le Législatif et l’Exécutif de manière à donner aux deux instances un pouvoir de contrôle mutuel pour assurer de part et d’autre le contrepoids. C’est une des lacunes majeures qui va à l’encontre du régime de démocratie parlementaire », estime la source précitée. Un point que rejettent en bloc les milieux de l’opposition (chiites et chrétiens) qui estiment que l’Exécutif (concentré aux mains des sunnites) a déjà trop gagné en termes de prérogatives. Qu’en est-il alors de la réduction des pouvoirs du chef de l’État que certains considèrent comme injustifiés ? « Taëf a certainement ôté au président de la République certaines de ces prérogatives. Mais celles-ci ont paru énormes durant le mandat d’Émile Lahoud, notamment lorsqu’il avait été boycotté par une grande partie du gouvernement. » Selon lui, cette anomalie a malheureusement pavé la voie à la situation actuelle où le vide créé au niveau de la Première magistrature « a laissé la voie grande ouverte devant le gouvernement qui assume désormais ses responsabilités de manière unilatérale sans avoir besoin du président. Les centaines de décrets adoptés depuis sont une preuve tangible que l’Exécutif peut se passer du chef de l’État », ajoute l’ancien ministre. Le responsable relève en outre un autre « déséquilibre » ou « faiblesse » que recèlent certains articles de la Constitution, notamment l’article 58 prévoyant la possibilité pour le chef de l’État de rendre exécutoire tout projet de loi urgent sur lequel le Parlement n’aurait pas statué dans les quarante jours qui suivent sa communication à la Chambre. Un article qui est venu « en réaction aux pratiques de tergiversation du Parlement », rappelle l’ancien responsable. Ce dernier ne lésine pas toutefois à défendre l’idée de la primauté de l’Exécutif comme principe général qui assure la continuité et l’efficacité du travail gouvernemental, affirmant que si l’on « accorde beaucoup de pouvoirs au Parlement, nous aboutirons à une paralysie de l’État ». « Tout comme il y avait eu dans le passé des abus en termes de pouvoirs exceptionnels accordés au gouvernement dans certains domaines, il était nécessaire de rétablir l’équilibre dans l’autre sens, sans pour autant tomber sous l’emprise de l’Assemblée », ajoute-t-il. Parmi les réformes éventuelles à introduire dans la vie politique, le dépassement du jeu communautaire assuré notamment par l’abolition du confessionnalisme politique, la création d’un Sénat et la naissance de partis politiques pluralistes, « de manière à pouvoir former des blocs parlementaires autrement que confessionnels. Or, rien n’a encore été fait sur ce plan. Commençons donc par appliquer la Constitution ». Quant à la question du tiers de blocage réclamé par l’opposition, l’ancien ministre estime qu’il s’agit-là d’un « prétexte qui relève de manœuvres purement politiques ». « On parle du camp du 14 Mars et de celui du 8 Mars comme s’il s’agissait de deux camps hermétiques. Or, les deux blocs sont aussi éclectiques l’un que l’autre, et le tiers de blocage n’aura plus de sens lorsqu’un ministre appartenant à l’un des deux camps choisira de voter dans un sens contraire à celui de son bloc », conclut le ministre.
Tout en reconnaissant que la plus grande réalisation de Taëf a été la cessation de la guerre, un ancien ministre proche du 14 Mars affirme cependant qu’il est hors de question de remettre en cause certains principes adoptés par les accords de Taëf, comme par exemple celui de la parité entre chrétiens et musulmans au sein du Parlement, « un principe qui a été au-delà de...