Les lecteurs ont voix au chapitre

Une soirée au Festival al-Bustan Des profondeurs abyssales dans lesquelles se noient nos âmes égarées, j’entrevois un rai de lumière. Mes yeux épouvantés par tant d’images sanglantes, mon ouïe meurtrie par tant de discours haineux s’accrochent à une dernière planche de salut. Ce vent de barbarie qui souffle sur ma patrie n’aura certainement pas raison de ce qui nous reste de raffinement et de civilisation. Tant que les mélodies d’un piano, d’un violon, ou d’un saxophone réussiront à se frayer un chemin jusqu’à nous, que leurs mélodies remueront jusqu’au plus profond de nos êtres, demeure cet horizon, cet espoir que nous pourrons toujours nous élever et nous dépasser. Et si comme le pensait Nietzsche « la vie sans musique serait une erreur », nous pouvons encore nous consoler. Tout n’est pas perdu. Merci aux organisateurs qui continuent à croire. Lara DOUMET Le chaud et le froid Les Orientaux que nous sommes se laissent guider par leurs sentiments. Or le projet libanais n’est pas une question de chaleur sentimentale, mais une question de calcul à froid. Nous n’avons pas d’autre choix que de vivre ensemble. Faisons de nécessité vertu et mettons au point un système politique qui nous permettra de poursuivre notre bonheur chacun de son côté, dans le domaine sentimental, tout en partageant le même aéroport pour des raisons utilitaires. La République est cet aéroport unique qui est au service de tout le monde, quelles que soient notre religion, notre orientation sexuelle ou nos convictions politiques. Un aéroport est idéologiquement neutre. Joseph CODSI Accidents et pollutions Le comportement du conducteur, les mauvaises infrastructures et l’état déplorable des véhicules : telles sont les causes essentielles des accidents, qui ne font que croître et avec eux le nombre de victimes. Il est regrettable de voir construire de nouveaux tronçons routiers sans que l’on prévoie leur entretien. Il y a aussi le cas des poids lourds qui veulent doubler les petites voitures ou encore les deux-roues qui tiennent absolument à enfreindre tous les règlements du code de la route. Quant à la gestion de l’accident, alors que le retard dans l’organisation des secours publics ne fait qu’ajouter au drame. Dans la plupart des cas, on voit des victimes ayant omis de mettre la ceinture de sécurité. Celles-là, on ne peut que les plaindre. Mais d’autres, souffrant de lésions diverses, sont transportées dans des conditions déplorables dans les hôpitaux. Le plus grave, c’est qu’on a besoin d’extincteurs, obligatoires pourtant depuis quelques années, et on n’en trouve pas. Tout citoyen a le droit de se demander où en sont les mesures adoptées par la Sécurité intérieure et ses patrouilles pour appliquer la loi et le test pour alcooliques. En France, depuis un mois exactement, pour l’achat d’une voiture neuve, sobre en émission de carbone, un bonus écologique est prévu, tandis qu’un véhicule trop polluant sera surtaxé de 200 à 2 600 euros. Au Liban, si un jour une telle réglementation venait à être adoptée, il est probable que nos routes seront presque désertes… Nazira A. SABBAGHA