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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - À la galerie Safana, « Hidden in Plain Sight » Le Beyrouth coloré de Mohammad Abdallah

Tout comme les impressionnistes, il traduit ses états d’âme en couleurs. Et tout comme les artistes du courant du pop art, il recueille ses impressions et les illustre par un art populaire. Mohammad Abdallah a su se défaire des influences artistiques prédominantes et des idées reçues pour instaurer une liberté d’expression. Une vision personnelle, minimaliste et colorée. Qui se traduit par une série de toiles exposées à la galerie Safana (rue Leonardo da Vinci, Verdun). De ses flâneries dans les rues de Beyrouth, Mohammad Abdallah a glané des images qu’il a su reproduire par touches et éclats de couleurs sur ses toiles. Des éclaboussures de couleurs fortes et criardes qui expriment une certaine joie de vivre. L’artiste s’octroie la liberté d’illustrer à sa manière ce qui l’entoure. En promenant son long regard sur les demeures, le bitume, les réverbères, mélange hybride d’ancien et de nouveau ; en captant la lumière furtive qui se dissimule parfois au coin d’une rue et en fixant les passants solitaires ou les couples, Abdallah a dressé la topographie d’une ville. Sa propre « carte »... du tendre. Tout comme un alchimiste, il a fusionné les teintes, les a malaxées, créant un mélange détonnant. « Depuis que j’ai achevé mes études d’art, dit l’artiste, j’ai adopté ce style qui semblait convenir à ma vision de l’art. » Travaillant sur le motif et poussant l’étude en plein air, écartant les couleurs sombres et faisant des teintes gaies le reflet de sa lumière, Mohammad Abdallah rend hommage à un certain Beyrouth. Dans les cafés de Gemmayzé, où le temps s’est figé, sur le sable chaud de Ralmlet el-Bayda, où les allures des enfants ont dessiné l’ombre du soleil, dans les interstices des toitures des demeures libanaises, l’artiste a croqué la nostalgie. Là, le réel a épousé l’irréel et le rêve s’est substitué à la moiteur du quotidien. Peinture d’une nature changeante, d’une vie heureuse saisie dans la particularité de l’instant, Mohammad Abdallah ne s’embarrasse pas de la quête d’un bel idéal ou de grandes idées reçues, il se veut le témoin vivant d’une ville, décharnée mais néanmoins vivante. Le regard de l’artiste est prompt et vif, et ses images directes. Minimaliste et évitant toute surcharge des figures, seules ses couleurs parviennent à délimiter les figures. Ainsi, sa recherche du détail est dictée par le seul besoin de rendre son message accessible et rapide. « Il m’arrive parfois d’ajouter des détails supplémentaires, car je les trouve indispensables pour animer la toile, avoue Abdallah, mais je n’aime pas en général surcharger la toile. » Et d’ajouter : « Aussitôt que j’ai la composition à l’esprit, je me mets à distribuer les couleurs. Il m’arrive parfois de les effacer et de reprendre jusqu’à l’obtention du résultat voulu. » Sur des espaces où les teintes se sont accumulées, stratifiées, se diluant par instants en boursouflures, Abdallah, peintre de l’immédiat et du choc visuel, a su colorer les instants fugaces. Des paysages et un seul grand portrait trônent sur les cimaises de la galerie Safana jusqu’au 23 février. L’artiste avoue en rigolant que ce portrait est un prélude à un autre travail qui se composerait uniquement de figures humaines. Avec Mohammmad Abdallah, il s’agit donc d’une affaire à suivre. Galerie Safana, imm. Sraj, rue Leonardo da Vinci, Verdun. Ouverte de 11h00 à 19h00, sauf samedi de 11h00 à 15h00. Colette KHALAF
Tout comme les impressionnistes, il traduit ses états d’âme en couleurs. Et tout comme les artistes du courant du pop art, il recueille ses impressions et les illustre par un art populaire. Mohammad Abdallah a su se défaire des influences artistiques prédominantes et des idées reçues pour instaurer une liberté d’expression. Une vision personnelle, minimaliste et colorée....