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La fiction « Un baiser, non pour la presse » évoque la vie privée du président russe Poutine, le superman, dans le rôle de l’époux

On le connaît comme président, ceinture noire de judo et ancien agent du KGB. Dans un film qui sort discrètement en Russie le jour de la Saint-Valentin, Vladimir Poutine apparaît avant tout comme l’époux de Lioudmila, Première dame de Russie. La fiction Un baiser, non pour la presse parle de la vie privée du président russe, ultrasecrète. Le film sortira seulement en DVD, cinq ans après sa réalisation, et quelques semaines avant le départ de Vladimir Poutine du Kremlin en mai. L’intéressé n’est jamais mentionné par son nom. Mais cette histoire d’un « simple » habitant de Saint-Pétersbourg, qui parle l’allemand, a un travail secret, se marie avec une hôtesse de l’air et devient président, ne laisse guère place au doute. « Comment est-il dans sa vie privée, en famille ? Qu’est-ce qu’il a sur le cœur ? Y a-t-il place pour l’amour ? » s’interrogent les auteurs du film dans une brochure diffusée lors de la présentation d’extraits de cette fiction mardi dans un hôtel de luxe moscovite. La réponse est oui. Le personnage tracé à gros traits diffère de l’homme au regard froid auquel la planète est habituée depuis huit ans sur les images de télévision. « Maman, c’est un homme normal », assure l’épouse du héros, la blonde aux cheveux longs, jouée par Daria Mikhaïlova qui ressemble de loin à la jeune Mme Poutine. À la différence de bien de ses pairs, très peu a transpiré de la vie privée de M. Poutine depuis son arrivée au sommet de l’État en 2000. Si les paparazzi suivent de près la romance de Nicolas Sarkozy avec l’ex-mannequin Carla Bruni et si Hollywood met en scène avec brio la vie à la Maison-Blanche, la femme du président, Lioudmila, reste des plus discrètes. Et les dernières photos publiques de leurs filles Maria, 23 ans, et Ekaterina, 22 ans, datent de l’époque où elles étaient enfants. Cette production tente, à sa manière, de combler un vide. Certes, l’on a vu le président russe skier, s’asseoir aux commandes d’un bombardier, faire des démonstrations de judo et pêcher en Sibérie, torse nu et croix orthodoxe autour du cou. Mais quid des coulisses ? « Voulez-vous savoir s’il y a des scènes érotiques ? demande aux journalistes le producteur Anatoli Voropaïev. Il n’y a pas de scènes au lit. » « Mais si ! » l’interrompt l’actrice Mikhaïlova. Ce film a été en fait tourné en 2003, a assuré une source proche de la télévision publique russe, mais n’a pas été diffusé immédiatement à la demande du Kremlin. M. Voropaïev explique ce retard par des « raisons personnelles » et la diffusion sous forme de DVD et non au cinéma par une « logique commerciale ». Il avoue cependant s’aventurer sur un territoire à risque et craint d’être accusé de « culte de personnalité », « de travailler pour certaines forces » ou encore de « suivre des ordres du gouvernement ». Andreï Kolesnikov, correspondant du quotidien indépendant Kommersant et vétéran du « pool » du Kremlin, estime qu’il y a peu de chances que Poutine apprécie cette production. « Au Kremlin, ils prennent mal ce genre de films. Pour eux, cela contribue à la création du culte de la personnalité, mais cet honneur est strictement réservé aux télévisions d’État », ajoute M. Kolesnikov. Le journaliste, qui a vu le film, le décrit comme « désespérant du point de vue artistique ». « Comme portrait historique, il est inutile. C’est très naïf et n’a rien à voir avec la réalité. »
On le connaît comme président, ceinture noire de judo et ancien agent du KGB. Dans un film qui sort discrètement en Russie le jour de la Saint-Valentin, Vladimir Poutine apparaît avant tout comme l’époux de Lioudmila, Première dame de Russie.
La fiction Un baiser, non pour la presse parle de la vie privée du président russe, ultrasecrète. Le film sortira seulement en DVD,...