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EUX ET LEURS MUSES Caméra mon amour !

Alain Resnais : « Eh bien moi, je peux m’arrêter, j’ai tout ce qu’il me faut. » C’est une phrase rituelle qu’Alain Resnais répète lorsqu’il estime avoir atteint son but. Et son équipe, fidèle, le lui rend bien. En le suivant au fil de ses œuvres et dans ses pérégrinations imaginatives. Le cinéaste aura vécu plusieurs vies et expérimenté plusieurs styles. Du documentaire au social, en passant par le politique puis par le divertissement, Alain Resnais est considéré comme un des réalisateurs les plus discrets de la nouvelle vague, mais aussi des plus géniaux. On peut ajouter, le plus timide puisque, contrairement aux autres metteurs en scène de sa génération, il ne s’est jamais mis en scène et n’est jamais passé devant la caméra. C’est en 1959 que la carrière d’Alain Resnais démarre avec Hiroshima mon amour. Il récidive en 1961 avec une œuvre non moins révolutionnaire, L’année dernière à Marienbad. Si Resnais s’amuse à faire du cinéma social et politique, il ne lui sera pas difficile de passer au divertissement. De plus, ce cinéaste qui lisait Proust et Breton, en rêvant de devenir libraire, déconcerte. Dans ses films, tous ses personnages sont égaux et il n’y a véritablement pas d’acteur principal. Chacun des rôles représente une facette de sa pensée et tout personnage peut être à la fois négatif et positif. Aussi Resnais ne livre-t-il jamais toutes les clés du récit en laissant au spectateur une libre interprétation. Il va plus loin dans Smoking, no Smoking en proposant deux fins possibles. Si sa vie privée est demeurée très discrète (pas d’interviews ni d’apparitions à la TV), on sait très bien que sa compagne et sa muse est, depuis la fin des années 80, Sabine Azéma. Personnifiant le style Resnais (entre tragique et humour, grimace et rire malicieux), Azéma décrit ainsi son compagnon : « Tourner un film pour Resnais, c’est s’amuser. Il n’y a pas de répétitions avec lui, mais des devinettes, un jeu de détective. Il nous fait lire des livres, voir des films, regarder des tableaux, écouter des musiques, afin que nous devinions petit à petit les émotions qu’il faudra rendre. Peu d’indications durant le tournage, mais du coloriage. Un peu de rouge par-ci, un peu de bleu par-là… » Outre la fidélité qu’elle voue à son mentor, l’actrice accorde beaucoup d’importance à l’amitié, puisque les acteurs qui pivotent autour de Resnais, comme les comédiens Pierre Arditi et André Dussolier, sont aussi ses amis. Amie également du photographe Robert Doisneau, elle lui a elle-même consacré un film-hommage en 1992. L’élève semble bien connaître la chanson.
Alain Resnais :
« Eh bien moi, je peux m’arrêter, j’ai tout ce qu’il me faut. »

C’est une phrase rituelle qu’Alain Resnais répète lorsqu’il estime avoir atteint son but. Et son équipe, fidèle, le lui rend bien. En le suivant au fil de ses œuvres et dans ses pérégrinations imaginatives.
Le cinéaste aura vécu plusieurs vies et expérimenté plusieurs...