L’association « Tobacco Free Initiative » lance un nouveau projet, destiné à sensibiliser les adolescents aux dangers du tabac Dire non à la première cigarette

Seule ONG libanaise à s’occuper de questions liées à la prévention contre le tabagisme, l’association Tobacco Free Initiative (TFI) met en place une nouvelle action avec le concours de la Banque mondiale. Soucieuse d’élargir son impact, elle prévoit de créer des clubs dans les collèges pour responsabiliser les jeunes sur les méfaits du tabac et les inciter ainsi à ne pas fumer. «La prévention contre le tabac est l’affaire de chacun. Il faut donc protéger les jeunes contre les dangers liés à la consommation de tabac, en les responsabilisant », déclare la présidente de l’association, Nadine Keyrouz el-Krab. L’idée est donc venue aux membres de TFI de créer dans les écoles des clubs « Prévention Tabac », dont le but est de développer un engagement civique chez les jeunes collégiens. Il s’agit de leur faire comprendre qu’ils disposent de leur propre liberté et qu’ils doivent, en conséquence, respecter « celle de l’autre ». Donner ainsi la possibilité aux jeunes de mettre eux-mêmes en place les activités qu’ils souhaitent mener autour de la prévention du tabagisme dans leur école « est, selon la présidente de l’association TFI, le meilleur moyen de créer une jeunesse saine ». Durant le premier trimestre de l’année 2008, le projet doit se dérouler dans cinq écoles pilotes. Le succès des élèves et leur engagement à renforcer l’application de la décision portant l’interdiction de fumer dans les lieux publics, prise conjointement par le ministère de la Santé et celui de l’Intérieur le 2 mars 1993, va déterminer l’extension du programme dans tout le pays. Trois écoles ont déjà été sélectionnées pour accueillir les clubs, dont le Collège des Saints-Cœurs de Sioufi, le Lycée franco-libanais de Nahr Ibrahim et l’école Khadija el-Koubra. Outre l’implication des jeunes, le but d’une telle initiative est de mener une activité de prévention en continu contre les dangers liés à la consommation de tabac, en particulier dans les écoles publiques, dont la consommation est interdite par le ministère de l’Éducation depuis 2004. Selon les études qui ont été menées par TFI à Beyrouth et au Mont-Liban, les membres de l’association notent que le problème n’est pas lié uniquement à la cigarette, mais aussi au narguilé, dont la consommation a progressé chez les jeunes sondés, passant ainsi de 25 % à 29,6 %, en trois ans. L’association est déjà très active dans tout le pays, puisqu’elle a engagé depuis 2001 des campagnes de sensibilisation dans trente écoles publiques et privées. Six mille jeunes libanais, âgés de 12 à 15 ans, ont dû ainsi trouver des arguments pour apprendre « Comment dire non à la première cigarette », selon le slogan des groupes de travail qui ont été organisés à cette occasion. L’objectif de ces campagnes n’est pas seulement de montrer quels sont les ravages du tabac sur la santé, mais aussi d’initier les jeunes aux techniques qui sont utilisées par les fabricants pour inciter à la consommation. Ces sessions sont étendues sur une demi-journée, durant lesquelles des spécialistes de la santé interviennent, accompagnés de personnalités non fumeuses, connues au Liban. Afin d’intéresser les jeunes à cette problématique, TFI a aussi développé des activités les mettant à contribution. Un concours artistique est organisé chaque année durant lequel les adolescents sont invités, en groupes, à préparer un projet sur la prévention contre le tabagisme. Sélectionnés sur les qualités de leur chanson, pièce de théâtre ou poster, les gagnants se voient décerner le « prix Antoine Keyrouz », du nom du père de la présidente de l’association, décédé d’un cancer provoqué par la consommation de tabac. Nadine Keyrouz el-Krab insiste fréquemment sur cet événement qui l’a incitée à créer TFI. Aussi, considère-t-elle que les activités de l’association ont été initiées « par un témoignage vivant des méfaits du tabac, celui de mon père ». TFI est soutenue par un important réseau. Ses membres sont médecins, avocats, journalistes, hommes ou femmes d’affaires. Forte du soutien financier de grandes entreprises du secteur privé, telles que Henkel Liban, la Banque libano-française, BEMO, FNA Assurances et Ipsos STAT, l’association donne un concert à la résidence de l’ambassadeur de Suisse le 31 janvier prochain. Pour tout renseignement, contacter Nadine Keyrouz el-Krab au 03/728007. Dominique LAVAIL