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Voile - Le Français a amélioré de plus de 14 jours l’ancien temps établi par MacArthur Joyon s’offre le record du tour du monde en solitaire

Sur son multicoque IDEC, le skipper normand Francis Joyon, 51 ans, a battu hier le record du tour du monde en solitaire à la voile en 57 jours 13 heures 34 minutes et six secondes, soient 14 jours 44’27’’ de mieux que le précédent record détenu par l’Anglaise Ellen MacArthur. Malgré un gros problème au sommet de son mât de 32 mètres faisant craindre un démâtage à n’importe quel instant depuis dix jours et l’ayant obligé à ralentir, le skipper a atomisé le précédent record détenu depuis février 2005 par l’Anglaise en 71 jours, 14 heures, 18 minutes et 33 secondes. À l’époque, Ellen MacArthur avait battu ce record en dépossédant Francis Joyon du sien établi en 2004 sans routage en 72 jours 22 heures 54 minutes et 22 secondes. En 57 jours routés « m’ayant permis à raison de deux bulletins quotidiens d’affiner mes connaissances en météo », cet humble gaillard est venu à bout de trois océans étalés sur 26 000 miles grâce à un bateau de trente mètres et de onze tonnes lancé sans énergie fossile donc sans chauffage à bord. Le trimaran Castorama d’Ellen MacArthur mesurait, lui, vingt-deux mètres. IDEC n’a été mis à l’eau que le 20 juin 2007, cinq mois avant son départ. « Et je ne suis pas sorti tant que cela pour économiser les voiles », plaisantait-il avant de s’élancer. Globe sprinteur Depuis son départ de Brest, le 23 novembre, Francis Joyon s’est mué en véritable « globe-sprinteur », pied au plancher pour avaler un tour du monde à grande vitesse. Son premier temps de passage record tombait à l’Équateur, première ligne droite avalée en six jours, 16 heures et 58 minutes contre huit jours 18 heures et 20 minutes pour Ellen Mac Arthur. Ainsi lancé, le skipper d’IDEC ne cessa de battre les records notamment celui de la traversée de l’océan Indien en neuf jours, 12 heures et trois minutes puis celle de l’océan Pacifique en 10 jours, 14 heures et 30 minutes. Lancé à 500 milles de basse moyenne quotidienne, l’humble marin passa le mythique cap Horn après seulement 35 jours de mer. Avant de décrocher ce record historique, Francis Joyon avait déjà réussi un tour de force, une boucle aller-retour de l’Équateur à l’Équateur en 41 jours. Au fil de cette supersonique circumnavigation, le skipper d’IDEC relève seulement de sa voix douce deux moments d’inquiétude : « Une fois dans le Grand Sud, j’entrais alors dans une nuit de tempête au milieu des glaces. Une autre dans le pot au noir, quand j’ai découvert que je risquais un démâtage à tout instant. » Alors au 49e jour de course, « à l’heure où le bateau commence à fatiguer », le solitaire grimpe au sommet de son mât de 32 mètres en s’imaginant mal tomber à l’eau « parce qu’elle avait l’air un peu froide ». En cinq jours, il y monte quatre fois, réussit à « blinder le dévissage en cours », se blesse à la cheville, lève le pied, ne baisse pas les bras et met sa cheville de côté. Puis l’infatigable remet les gaz en ménageant son trimaran « à 85 % de ses possibilités à 48 heures de l’atterrissage en Bretagne ». Avec brio, simplicité et discrétion, le Normand trouve sans problème « le compromis idéal entre la performance et la prudence », pour un exploit hors normes.
Sur son multicoque IDEC, le skipper normand Francis Joyon, 51 ans, a battu hier le record du tour du monde en solitaire à la voile en 57 jours 13 heures 34 minutes et six secondes, soient 14 jours 44’27’’ de mieux que le précédent record détenu par l’Anglaise Ellen MacArthur.
Malgré un gros problème au sommet de son mât de 32 mètres faisant craindre un démâtage à...