Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

Un scandale ! Les adolescents d’aujourd’hui ne regardent plus le monde que d’un œil politique. Une rose rouge serait-elle avec Walid Joumblatt ? L’arbre vert serait-il avec Nabih Berry ? L’immense ciel bleu avec Saad Hariri ? Et enfin le soleil jaune avec Hassan Nasrallah ? La politique pourrait être considérée comme une maladie, une maladie contagieuse. Les parents la transmettent à leurs enfants, ceux-ci à leurs amis et ainsi de suite. La politique a affecté la vie quotidienne des adolescents d’aujourd’hui. En voici quelques exemples. Lorsqu’un élève va au tableau, il fait toujours en sorte d’utiliser une craie dont la couleur est celle de son camp préféré. Pour « insulter » l’autre, les adolescents n’utilisent plus de gros mots, mais les noms des hommes politiques du camp opposé. Évidemment, il est interdit à ceux qui appuient le 8 Mars de porter du bleu ou du rouge. De même pour ceux qui sont avec le 14 Mars, le jaune et l’orange sont bannis. Mais bon, il y a peut être quelques avantages dans la politique, non ? Non ! Au Liban, la politique a tout effacé. La politique a remplacé la Coupe du monde de football. Les adolescents ne s’inscrivent plus dans les activités extrascolaires, mais dans les partis politiques. C’est un scandale! En tant qu’adolescente, je trouve qu’il est regrettable que nous soyons obsédés par la politique libanaise, cette politique qui n’est plus qu’un jeu de triche et d’injustice. Ce jeu qui risquerait de bientôt déchirer notre drapeau en deux. En effet, le cèdre durera plus de 1 000 ans sauf s’il a affaire à des bûcherons. Lynn ABIAD 14 ans Il savait… Elle lui nettoyait ses plaies et il avait prononcé à son adresse ses dernières paroles : « Je vous en supplie, dites aux hommes politiques de faire attention à l’armée... ». Comment ne pas penser à lui en suivant à la télévision les funérailles du général François el-Hajj ? Comment ne pas penser à lui, moi dont la vie a été marquée par la tristesse de mon père, jamais consolé de cette perte immense ? J’en suis sûre, mon respect et mon affection envers l’institution militaire viennent de là, de ces larmes paternelles qui coulaient sans retenue à chaque moment de recueillement ou de souvenir face à la cruauté du destin. Comment ne pas penser à lui ? Son rêve pour le Liban n’avait d’égal en grandeur que la majesté du cèdre. Sa disparition a été soudaine, un jour d’été, près d’une montagne, les ailes de cet aigle se sont brisées à force d’avoir essayé d’atteindre les sommets de la gloire et de la perfection. Tel est le destin des hommes exceptionnels : mourir pour avoir voulu vivre la tête haute dans une région où l’honneur rime trop souvent hélas avec pleurs, mourir pour avoir rêvé la souveraineté absolue d’un petit pays à l’odeur d’encens et de miel, mourir pour avoir désiré une armée à la hauteur du devoir. « Dites aux hommes politiques de faire attention à l’armée » : ces paroles-testament ont été prononcées par mon oncle Jean qui eut l’honneur un jour d’être commandant en chef de l’armée libanaise. Il les avait dites à la religieuse, accourue d’un couvent voisin sur les lieux du terrible accident d’hélicoptère dont il avait été la victime. Le brouillard, une erreur de pilotage ou un défaut technique… De nombreuses causes ont été évoquées mais pour beaucoup justement, ce n’était pas un accident. Un autre martyr vient d’ajouter son nom à la si tristement longue liste de ceux qui l’ont précédé sur le chemin de la gloire. Dans cet au-delà de lumière que l’on nous promet, je suis persuadée que mon oncle aura été l’un des premiers à venir accueillir le général el-Hajj pour lui assurer sa fierté de constater que l’armée continue à arroser la terre bénite du Liban d’un sang si loyal. Je les imagine tous les deux marchant dans l’immensité du Ciel. N’ont-ils pas déjà sur leurs épaules les étoiles qui s’accordent si bien à ce décor enchanteur ? Léna NJEIM Ils n’ont pas changé Je salue avec enthousiasme les deux opinions publiées en page 5 de L’Orient-Le Jour du dimanche 23 décembre. L’un signé par Dr Élie Abouaoun sous le titre « Vacance au pouvoir ou pouvoir en vacances » ainsi que l’autre opinion exprimée par M. Michel Fayad sous le titre de « Sortir de Taëf ». J’en félicite les auteurs et les remercie d’avoir mis du baume sur le cœur de la majorité des Libanais qui, depuis des années, se trouvaient écrasés sous « le toit de Taëf » par ceux-là mêmes qui se sont pliés au diktat d’un consortium de pays qui nous ont placés sous la tutelle de la Syrie et qui ont ensuite trahi leurs confrères qui luttaient pour sortir l’occupant hors du Liban. Naturellement, Taëf leur assurait l’hégémonie sur des régions entières, des postes de présidents, de ministres, de députés, et des privilèges de toutes sortes, et ils en ont profité pour saigner le Liban et les Libanais, et ce durant 15 longues années. À l’époque, c’était malheur à celui qui ne baisait pas la main du distributeur des bienfaits ou ne se soumettait pas à cet autre refrain de « légal, nécessaire et provisoire ». Ce n’est que lorsque leurs maîtres se sont attaqués à eux qu’ils se sont ralliés au peuple. Vous croyez qu’ils ont changé ? Voyez donc comment ils réagissent pour garder leurs acquis. Rakfa KHOURY Pourquoi pas une femme à la présidence ? Si l’élection d’un militaire nécessite un amendement de la Constitution, celle d’une femme ne nécessite rien de tel. Il suffit de choisir n’importe quelle femme de la montagne qui soit en bonne santé et qui présente bien. Il n’est pas nécessaire qu’elle sache lire et écrire. Il suffit qu’elle sache qu’elle est maronite et qu’elle puisse parapher un document. S’il suffit d’avoir un président pour la forme, toute personne qui serait politiquement neutre, donc acceptable aux deux camps qui se font la guerre, devrait faire l’affaire. Mais s’il nous faut un président capable de résoudre la crise politique qui paralyse le pays, il faut aller à la recherche d’une telle personne. Je n’ai rien contre le choix du général Sleimane. On nous assure qu’il est intègre et politiquement neutre. Il fera donc tout au plus un président pour la forme. Le problème est que le pouvoir corrompt. J’ai l’impression que nous sommes tellement obsédés par la crise, que nous nous contentons aisément d’un bouche-trou à la présidence. Je pense qu’il serait bien plus préférable de trouver quelqu’un qui soit capable de résoudre la crise. Il se peut que le général Sleimane ait un plan d’action. Auquel cas, il serait sage d’examiner ce plan-là avant l’élection. Le Liban est la seule démocratie au monde où les gens sont élus pour leur charme, pas pour ce qu’ils s’engagent à faire. De ce train-là, nous ne pouvons qu’aller à la dérive. Joseph CODSI
Un scandale !


Les adolescents d’aujourd’hui ne regardent plus le monde que d’un œil politique. Une rose rouge serait-elle avec Walid Joumblatt ? L’arbre vert serait-il avec Nabih Berry ? L’immense ciel bleu avec Saad Hariri ? Et enfin le soleil jaune avec Hassan Nasrallah ? La politique pourrait être considérée comme une maladie, une maladie contagieuse. Les parents...