Rechercher
Rechercher

Actualités

« J’espère qu’il va superviser le retour du Pakistan vers un État démocratique civil », affirme Rice Les États-Unis reprennent un peu confiance en Musharraf

Le gouvernement américain, désarçonné par l’instauration de l’état d’urgence au Pakistan début novembre, a repris un peu confiance dans le président Pervez Musharraf et dans sa capacité à promouvoir la démocratie et faire obstacle au terrorisme. De hauts responsables américains ont récemment reconnu que M. Musharraf avait renversé la tendance depuis cette décision qui avait poussé les États-Unis à réexaminer leur aide au Pakistan et relancé le débat sur le rôle prépondérant confié à ce pays dans la guerre contre le terrorisme. Toutefois, le président pakistanais a encore des preuves à fournir avant et pendant les élections parlementaires prévues pour le 8 janvier. « Il a été un bon allié dans la guerre contre le terrorisme (mais) imposer l’état d’urgence n’était pas une bonne décision », a déclaré la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, dans un entretien à l’AFP la semaine dernière. « Il a levé l’état d’urgence. Il a renoncé à l’uniforme. Et maintenant j’espère qu’il va superviser le retour du Pakistan vers un État démocratique civil », a-t-elle ajouté. Évoquant « le besoin d’élections libres et justes », Mme Rice a précisé qu’il ne s’agissait pas seulement du jour du scrutin, mais aussi de la capacité de l’opposition à organiser des rassemblements, et des médias à faire état librement de tous les points de vue. La chef de la diplomatie américaine n’a pas répondu directement à la question de savoir si M. Musharraf avait retrouvé toute la confiance de Washington. « Nous avons une bonne relation avec le président Musharraf », a répondu Mme Rice, ajoutant : « La clé ici est que ces élections fassent avancer le Pakistan sur le chemin de la démocratie. » Témoignant devant le Congrès le 6 décembre, son adjoint chargé de l’Asie du Sud et du Centre, Richard Boucher, avait évoqué « cette longue chaîne d’événements parfois perturbants, parfois encourageants », tout en se disant « encouragé qu’il y ait des élections parlementaires à la fin de la chaîne ». Washington, qui a versé environ 10 milliards de dollars d’aide au Pakistan depuis 2001 pour lutter contre el-Qaëda et les talibans dans l’Afghanistan voisin, espère désormais que les élections feront émerger un Premier ministre doté d’un fort soutien populaire. Mais le Congrès dominé par les démocrates a imposé la semaine dernière, contre l’avis de l’administration, des restrictions à l’aide militaire américaine au Pakistan. Vendredi, plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ont estimé dans une lettre ouverte à Mme Rice que les États-Unis ne faisaient pas assez pour s’assurer que les élections seraient libres, rappelant notamment le manque d’autonomie de la justice et les restrictions imposées aux médias. Et pour Hassan Abbas, professeur à l’université Harvard, le fait que l’Administration Bush ait désormais tendance à mentionner le Pakistan, et non plus son président, comme un allié essentiel, montre que le soutien de Washington n’est plus aussi inconditionnel qu’il a pu l’être. « Le gouvernement américain voit le Pakistan comme un allié, de même que l’actuel président Pervez Musharraf, parce qu’une relation avec le pays et une relation avec le président ne sont pas synonymes », a répondu à l’AFP un responsable américain sous le couvert de l’anonymat.
Le gouvernement américain, désarçonné par l’instauration de l’état d’urgence au Pakistan début novembre, a repris un peu confiance dans le président Pervez Musharraf et dans sa capacité à promouvoir la démocratie et faire obstacle au terrorisme.
De hauts responsables américains ont récemment reconnu que M. Musharraf avait renversé la tendance depuis cette décision...