CASINO DU LIBAN - Le « Lac des cygnes » et « Casse-Noisette » par la troupe du Ballet national russe, jusqu’au 23 décembre Les classiques des temps de fêtes...

Certes, ce ne sont pas les grands ors et le panache des fameux ballets russes, mais la légendaire technicité est là. Et le répertoire, des extraits des deux ballets classiques les plus populaires au monde, réussit toujours à enchanter les amateurs du genre. Au théâtre du Casino du Liban, en ces temps de fêtes sans réjouissances, le Lac des cygnes et Casse-Noisette, présentés par la troupe du Ballet national russe, sont un divertissement qui se laisse voir en famille. Un spectacle, dirions-nous, à vocation pédagogique. Ce qui est d’ailleurs le but premier de cette compagnie, fondée en 1993 par Valery Lantratov. Figure charismatique de la danse russe, Lantratov – qui a partagé la scène au cours d’une tournée en Europe avec Rudolf Noureev et s’est produit dans les compagnies de Maya Pliseckoj, Vladimira Vasilieva et d’Ekaterina Maximova – veut faire découvrir à tous les publics à travers le monde, dans leur forme traditionnelle, les perles du répertoire russe. Une légende scandinave, tout en battement d’ailes, en grâce éthérée et en sentiments éternels en première partie. Un conte de Hoffmann qui s’habille de couleurs et de fantaisie en seconde partie. Le tout sur une magnifique musique symphonique de Tchaïkovski, cela produit toujours son effet. Un Lac des cygnes, donc, qui, même en version concentrée et dans un décor réduit à sa plus simple expression –juste un panneau en fond de scène–, offre de très beaux duos et d’admirables pas de deux. Un ballet d’expression romantique, mais dans l’interprétation duquel les prouesses techniques l’emportent trop souvent sur l’émotion. Morceaux de bravoure également dans les extraits tirés de l’acte II de Casse-Noisette, notamment dans ces éblouissants numéros de danses espagnole, arabe, cosaque et chinoise, toutes présentées en duo avec une mention spéciale – due peut-être aussi à l’attendrissement ! – aux jongleries des sympathiques petits Chinois. Pirouettes, entrechats et sauts ailés, chorégraphie exubérante et décor plus élaboré, au centre duquel trône un arbre de Noël, dans leurs costumes aux mille couleurs, une trentaine de danseurs et danseuses vont entraîner les spectateurs dans l’univers onirique enfantin. Celui d’un conte de Noël traduit sur scène en une joyeuse farandole sur pointes qui continue d’émerveiller le grand public, notamment les spectateurs des temps des fêtes. Entre grâce ailée et fantaisie colorée... deux ballets intemporels qui offrent une note, une petite note – qui ne rappelle en rien les fastes des spectacles d’antan présentés sur cette même scène – de délicatesse, de poésie et d’enchantement. Dans un pays livré à tous les démons.... Zéna ZALZAL