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Actualités - OPINION

Éclairage L’ombre de l’Iran derrière les plans de paix de Bush au Proche-Orient

La paix au Proche-Orient n’est pas une mince affaire, mais le président américain George W. Bush, à l’initiative de la conférence de paix d’Annapolis, semble avoir également en tête un plan visant à contenir l’Iran grâce à un cordon de pays arabes sunnites. La conversion de M. Bush au rôle de médiateur dans le conflit israélo-palestinien est tardive : il avait gardé ses distances avec ce conflit depuis son entrée en fonctions en 2001, se concentrant sur la guerre en Irak et se méfiant des intentions palestiniennes. Mais l’Administration Bush « a reconnu ce que beaucoup d’entre nous disaient depuis longtemps : le principal dossier du Moyen-Orient, c’est le conflit israélo-palestinien », souligne à l’AFP Edward Djerejian, ancien ambassadeur en Israël sous l’Administration Clinton, qui dirige l’Institut de politique publique James A. Baker III à l’université Rice (Texas, Sud). L’ombre de l’Iran, pays à majorité chiite, a plané sur la conférence internationale d’Annapolis mardi, son président Mahmoud Ahmadinejad fustigeant la présence massive des États arabes, invités par le président Bush. Mais ni l’Irak ni le Koweït n’étaient présents. Les Saoudiens y ont participé, de même que les Syriens, pourtant les principaux alliés de l’Iran dans son opposition aux États-Unis et accusés comme lui de soutenir les attaques menées contre Israël par le Hamas. La crainte de voir l’Iran devenir un État nucléaire accapare les esprits, aussi bien à Washington qu’au Proche-Orient, selon de nombreux analystes, qui expliquent le nouvel élan en faveur de la création d’un État palestinien par la crainte qu’inspire la République islamique. Selon un autre ambassadeur en Israël de l’ère Clinton, Martin Indyk, « la volonté d’hégémonie de l’Iran (...) a donné aux États-Unis l’occasion de bâtir une alliance israélo-arabe dirigée contre l’Iran ». La conversion du président Bush est « une avancée tactique dans un but stratégique (...) : contrer la menace iranienne en Irak et dans la région », a expliqué M. Indyk devant l’institut de recherche Brookings Institution. M. Bush lui-même a placé mardi les négociations israélo-palestiniennes dans un contexte plus large. Il a mis en avant la bonne volonté des deux parties et le soutien mondial à de nouvelles négociations, et a averti qu’il ne fallait pas « laisser la victoire aux extrémistes ». Il a également cité le droit des Libanais à des élections libres, dans une allusion claire à l’ingérence syrienne, alors que le vice-ministre des Affaires étrangères syrien se trouvait dans la salle. Pour M. Bush, la réunion d’Annapolis a été surtout « une réception permettant de mettre en lumière la nouvelle coalition des pays (arabes) et des États-Unis, qui veulent contenir l’Iran et ses alliés », selon Tamara Cofman Wittes, de la Brooking Institution. Richard Haass, ancien conseiller de Colin Powell lorsqu’il était secrétaire d’État, a également relevé l’intérêt qu’a montré M. Bush pour rallier à sa cause des puissances arabes comme l’Égypte et l’Arabie saoudite. « Je serais enclin à penser que c’était en partie pour profiter – et pour renforcer – l’orientation anti-iranienne d’une partie du monde arabe sunnite, et aussi (...) pour changer la perception de la politique étrangère de son administration dans la région », a-t-il analysé.
La paix au Proche-Orient n’est pas une mince affaire, mais le président américain George W. Bush, à l’initiative de la conférence de paix d’Annapolis, semble avoir également en tête un plan visant à contenir l’Iran grâce à un cordon de pays arabes sunnites.
La conversion de M. Bush au rôle de médiateur dans le conflit israélo-palestinien est tardive : il avait...