Rechercher
Rechercher

Actualités

Des partis de la majorité menacent de lâcher Olmert ; « toutes les options sont possibles », avertit le Hamas Les anti-Annapolis israéliens et palestiniens donnent de la voix

De retour chez eux, Ehud Olmert et Mahmoud Abbas, qui ont jeté les bases d’un dialogue de paix israélo-palestinien à Annapolis, doivent désormais affronter leurs opposants respectifs qui se sont dit hier déterminés à couper court à leurs ambitions. Deux partis de la majorité d’Olmert et des formations de l’opposition de droite et d’extrême droite appuyées par les colons s’élèvent contre un éventuel compromis en 2008 avec le président palestinien. « Nous rejoindrons immédiatement l’opposition s’il s’avère que les négociations s’orientent sur un accord permettant le retour en Israël de réfugiés palestiniens, le partage de Jérusalem et le démantèlement de localités juives (colonies) en Judée-Samarie », la Cisjordanie, a déclaré hier à l’AFP Yossi Lévy, porte-parole du parti Israël Beiténou (ultranationaliste, 11 élus) dirigé par le ministre des Affaires stratégiques Avigdor Lieberman. Ces questions figurent au cœur de la problématique du conflit israélo-palestinien. Même détermination pour le ministre du Commerce et de l’Indusrie, Eli Yishaï, dirigeant du Shass orthodoxe (12 élus), qui refuse « catégoriquement » d’être associé à un arrangement partageant Jérusalem. M. Olmert s’appuie sur une coalition de 78 députés, sur les 120 que compte la Knesset. Avec des indices de popularité à la hausse, le chef du Likoud (opposition de droite), Benjamin Netanyahu, attend par ailleurs son heure dans l’espoir que ses alliés naturels, MM. Yishaï et Lieberman, se rallient à lui. Ce sondage révèle en outre que 83 % des Israéliens ne croient pas à un accord de paix avec les Palestiniens en 2008. Deux sondages publiés par le Haaretz et le Yediot Aharonot montrent en outre qu’entre 42 et 50 % des Israéliens considèrent Annapolis comme un échec. Ces chiffres font le bonheur de l’extrême droite nationaliste et religieuse, ainsi que des colons qui s’accrochent au rêve du « Grand Israël » et ont prié pour l’échec d’Annapolis. Côté palestinien, l’opposition donne aussi de la voix. « Toutes les options sont possibles pour répondre à tout acte criminel, en particulier après la conférence d’Annapolis qui a donné aux sionistes (Israël) le feu vert pour commettre encore plus de crimes contre notre peuple », a averti hier un communiqué des Brigades d’al-Qassam, la branche armée du Hamas. Depuis dimanche, 12 combattants palestiniens ont été tués par l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Le Hamas s’est en outre élevé contre toute tentative de l’Autorité palestinienne et d’Israël visant à réprimer ses membres : « Si cela se produit, cela équivaudra à une déclaration de guerre entre nous et n’importe laquelle des parties qui tentera d’appliquer les étapes de la feuille de route », un plan de paix international, a-t-il averti. Le Hamas a également demandé aux Nations unies de « revenir immédiatement sur leur résolution (181) », dans un communiqué publié 60 ans après le vote des Nations unies, le 29 novembre 1947, sur la partition de la Palestine mandataire britannique en un État juif et un État arabe. Malgré ces déclarations, Ehud Olmert, qui est arrivé hier en Israël, a répété dans un entretien publié hier par le Haaretz que la création d’un État palestinien coexistant pacifiquement avec Israël est vitale pour la survie de l’État hébreu. « Si, un jour, la solution à deux États devait s’effondrer, et que nous devions faire face à une lutte de type sud-africain pour un droit de vote égal (pour les Israéliens et les Palestiniens), aussitôt que cela arriverait, c’en serait fini de l’État d’Israël », a-t-il déclaré. Mercredi soir, le président Abbas avait déclaré à la presse américaine, peu avant son départ des États-Unis, que la conférence d’Annapolis « a mis sur les rails » le train conduisant à un État palestinien.
De retour chez eux, Ehud Olmert et Mahmoud Abbas, qui ont jeté les bases d’un dialogue de paix israélo-palestinien à Annapolis, doivent désormais affronter leurs opposants respectifs qui se sont dit hier déterminés à couper court à leurs ambitions.

Deux partis de la majorité d’Olmert et des formations de l’opposition de droite et d’extrême droite appuyées par les...